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Pourquoi l'obsessionnel a-t-il la souillure en horreur ? Pourquoi le mélancolique recherche-t-il avec acharnement un châtiment rédempteur ? Lorsque les conduites humaines traduisent la souffrance et le désarroi de la personne, confrontée, dans l'angoisse et la solitude, à la désorganisation de son être, à l'étrangeté de son monde intérieur, à la perte de ses repères fondamentaux, il ne suffit pas, pour les comprendre, de les rattacher aux seules péripéties de l'histoire personnelle ; il faut aussi les situer dans le réseau plus vaste des significations culturelles, qui jouent un rôle déterminant dans la formation de la personnalité. Ainsi, Évelyne Pewzner s'emploie-t-elle à montrer de quelle manière, en Occident, le christianisme, intimement lié au problème du mal, laisse en chacun de nous une empreinte de toute détresse.Évelyne Pewzner est psychiatre, professeur de psychopathologie à l'université de Picardie.
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« Plus on est enfant de Dieu, plus on est identifié à Dieu. Dieu pénètre l'âme de ses rayons divins. L'âme se transforme en Dieu sous l'effet de l'action divine et, se transformant en Dieu de plus en plus, elle se rapproche si fortement de Dieu qu'elle est comme fondue en Dieu ; elle arrive à n'être plus elle-même, le moi humain est comme perdu dans le Moi divin. Cette transformation est complètement l'oeuvre de Dieu, y compris le consentement que l'âme donne à Dieu. C'est pourquoi je dis quelquefois : je sens bien l'exigence de Dieu, le consentement que je dois donner, mais je ne pourrais dire « non » à Dieu. Je sens la terrible responsabilité que j'ai ; le poids des exigences de Dieu, l'obligation qui m'incombe de toujours dire « oui » à Dieu. L'âme de l'enfant de Dieu devient tellement identifiée à Dieu qu'il y a comme une brisure de l'humain qui doit se faire. Une transformation en Dieu qui n'est plus pour cette terre. Dieu n'a plus qu'à l'absorber dans sa gloire. »