Nina Kehayan
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« Avant de dire comment j'ai été charmé par ces Voyages de l'aubergine, je tenais à évoquer mon admiration ancienne pour son auteure. La lecture de ce festin en paroles n'a fait que l'augmenter en me la rendant plus proche. Comme beaucoup, je tiens la table pour le plus haut lieu de la sociabilité. Grâce à sa mère et à sa belle-mère, grâce aussi à son goût de la recherche, Nina Kehayan sait 162 manières d'accommoder ce légume. Elles viennent de Provence et du Liban, de Chine et de Roumanie, de Grèce et de Turquie, du Viêt-nam et du Pakistan, des Antilles et d'Haïti, d'Indonésie, d'Inde et de Sicile. Entrée, plat ou dessert, l'aubergine se prête à tous les délices. Je ne connais pas de légume plus délicieusement cosmopolite ni de guide mieux susceptible que Nina Kehayan de vous envoyer illico au marché, puis devant vos fourneaux. Ne tardez pas. » Philippe Meyer, Radio France (extrait de la préface) Nina Kehayan, auteure, est également traductrice et professeur de russe.
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Un soldat dans la neige
Nina Kehayan
- FeniXX réédition numérique (L'Aube)
- Regards croisés
- 10 Mars 2016
- 9782402065238
« Sur les toits la lumière se répand, la ville va s'éveiller. Il faut voir à quoi cela ressemble, sentir le monde renaître un jour de plus, s'assurer de l'immuabilité du quotidien. Toute fatigue oubliée, je jette un châle sur mes épaules. J'aime ses grosses fleurs vives, presque criardes, la douce chaleur de l'étamine de laine, les franges qui flottent. » L'angoisse d'une filiation, la quête des racines, la douleur portée par l'identité juive... Ces trois thèmes se fondent pour faire basculer la vie de Sara, au point de la mettre en péril. Sans doute réussira-t-elle à se rassurer, tout en préservant son équilibre d'épouse, d'éditrice et de mère. Avec sa sensibilité discrète et son écriture d'une grande maîtrise, Nina Kehayan n'hésite pas à plonger dans le romanesque, nous emmenant dans une sorte de voyage sur les interrogations de la vie dont on reviendra profondément apaisé.
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Rue du prolétaire rouge
Jean Kehayan, Nina Kehayan
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 18 Septembre 2019
- 9782021444650
« Pour y aller, c'est très simple. Tu prends le métro à Kirov, après Marx tu changes à Place-de-la-Révolution, tu descends à Maïakovski, puis laissant derrière toi l'hôtel Pékin, tu longes la ceinture des jardins sur le trottoir qui fait face à l'ambassade du Chili, et tu tournes à gauche dans la rue du Prolétaire rouge, celle qui se trouve avant le théâtre de marionnettes d'Obraztsov. Impossible de te tromper. Il n'y a qu'un restaurant. » Un restaurant de Moscou. Les touristes n'y mettent jamais les pieds. On est ici entre Soviétiques, et l'on peut parler à coeur ouvert. Dans le calme. Le juke-box, en panne, ne risque pas de couvrir les voix. Travaillant en URSS au titre de coopérants, Nina et Jean Kéhayan s'y rendent à la moindre occasion pour discuter avec des Russes, des Arméniens, des Juifs, des Ouzbecks et tant d'autres... Communistes français, ils partagèrent intensément la vie quotidienne des Soviétiques. Pendant sept cents jours. Avec leurs deux enfants. Aujourd'hui, préoccupés de l'enjeu démocratique en France, ils témoignent. La course folle aux produits de toutes sortes, la paupérisation sexuelle, l'alcoolisme, l'enfance livrée à la propagande, le parti-réducteur-de-têtes... mais aussi l'autodéfense individuelle... et, lointaines, colorées, vivaces, les terres de Russie, de Géorgie, d'Arménie... Leur livre impose une vision sans précédent de l'Union soviétique. Pourtant, tout avait commencé pour eux par une histoire d'amour pour un pays, pour un peuple.
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Le Tabouret de Piotr
Kehayan Nina Et Jean
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 17 Décembre 2015
- 9782021271263
Les Kéhayan ont dit la vérité, ils seront exécutés. Telle fut quasiment la sentence prononcée par le PCF après la publication de La rue du Prolétaire rouge. Dans Le tabouret de Piotr, à travers la cruelle anecdote des injures, des désaveux, du boycott, de l'intimidation, des menaces d'exclusion que suscita leur premier livre, Jean Kéhayan dénonce les mensonges sur lesquels repose le PCF et les méthodes d'un appareil coincé, selon lui, entre sa prétendue indépendance et son allégeance à l'URSS, entre un libéralisme de façade et une rigidité structurelle qui augure mal de sa capacité au changement.