Filtrer
Rayons
- Littérature
- Théâtre (4201)
- Drame (198)
- Théâtre autre (106)
- Comédie (94)
- Tragédie (29)
- Tragi-comédie (26)
- Théâtre musical (5)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Éditeurs
- Editions L'Harmattan (1363)
- Éditions Actes Sud (245)
- BnF collection ebooks (232)
- Ligaran (202)
- Gallimard (123)
- Presses Électroniques de France (119)
- éditions Théâtrales (84)
- Librairie Théâtrale (78)
- Flammarion (72)
- Arvensa Editions (61)
- Éditions Prise de parole (57)
- Omnibus (55)
- Grasset (54)
- Ex-Æquo (51)
- Les Editions de Londres (44)
- Minuit (41)
- Le Lys Bleu Éditions (40)
- P.O.L (39)
- Saga Egmont (38)
- Editions du Panthéon (34)
- Jean-Luc PETIT Editions (34)
- Actes Sud Papiers (33)
- Actualités Éditions (33)
- Albin Michel (31)
- Editions du Laquet (31)
- Larousse (31)
- Librinova (31)
- Le Livre de Poche (30)
- Culture commune (29)
- Librairie Droz (28)
- Magnard (28)
- Editorial Minimal (27)
- J'ai Lu (27)
- Les Impliqués (27)
- Coédition NENA/Éditions Clé (24)
- Editions Orizons (23)
- Editions Porta Piccola (21)
- Atelier 10 (20)
- Coédition NENA/Editions Toumaï (20)
- Tertium éditions (20)
- Les Éditions du Net (19)
- Editions Humanis (18)
- 12-21 (16)
- Eclats d'encre (16)
- Les éditions de L'instant même (16)
- Éditions Espaces 34 (16)
- Coédition NENA/Panafrika/Silex/Nouvelles du Sud (15)
- Frémeaux & Associés (15)
- Seuil (15)
- e-artnow (15)
- lePetitLittéraire.fr (15)
- Bookelis (14)
- Mon Petit Editeur (14)
- Nombre7 Editions (14)
- Librofilio (13)
- Editions Rhéartis (12)
- Les Éditions du Blé (12)
- Publie.net (12)
- Thriller Editions (12)
- Théâtre du Soleil (11)
- editions Acoria (11)
- Éditions Awoudy (11)
- Fayard (10)
- Les Editions Chapitre.com (10)
- Librairie éditions tituli (10)
- P.I.E-Peter Lang S.A., Éditions Scientifiques Internationales (10)
- Candide & Cyrano (9)
- Christian Bourgois (9)
- FeniXX réédition numérique (COMP'ACT) (9)
- FeniXX réédition numérique (Librairie théâtrale) (9)
- FeniXX réédition numérique (Théâtre ouvert) (9)
- Stock (9)
- Academia (8)
- Chemins de tr@verse (8)
- Hatier (8)
- La Gibecière à Mots (8)
- Société des écrivains (8)
- lci-eBooks (8)
- Atramenta (7)
- Espace Nord (7)
- FeniXX réédition numérique (Les Cahiers de l'Égaré) (7)
- Hello Editions (7)
- L´avant-scène théâtre (7)
- Corsaire Editions (6)
- Editions Tangerine nights (6)
- Editions l'Escalier (6)
- Encyclopaedia Universalis (6)
- Hermann (6)
- Imago (6)
- Robert Laffont (6)
- Stock (réédition numérique FeniXX) (6)
- Éditions Somme toute (6)
- Éditions du remue-ménage (6)
- Armand Colin (5)
- EDITIONS LES 3 COLONNES (5)
- Hachette Éducation (5)
- Le Cri (5)
- Les Éditions L'Interligne (5)
- Les Éditions Perce-Neige (5)
- Presses universitaires de Strasbourg (5)
- Publibook (5)
- Alicia Éditions (4)
- Au vent des îles (4)
- Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé (4)
- Editions Vérone (4)
- Eliber Ediciones (4)
- Fayard/Mille et une nuits (4)
- FeniXX réédition numérique (Éditions des Quatre-Vents) (4)
- Hamac (4)
- Leméac Éditeur (4)
- Les Presses Littéraires (4)
- Mercure de France (4)
- Nagrela Editores, S.L. (4)
- NeoBook (4)
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) (4)
- UGA Éditions (4)
- Éditions Baudelaire (4)
- BrightSummaries.com (3)
- Collection XIX (3)
- Des femmes-Antoinette Fouque (3)
- Desjonquères Editions (3)
- Editions Souffles Littéraires (3)
- FeniXX réédition numérique (Albin Michel) (3)
- FeniXX réédition numérique (L'Esprit du temps) (3)
- FeniXX réédition numérique (Le Bruit des autres) (3)
- FeniXX réédition numérique (Saint-Germain-des-Prés) (3)
- FeniXX réédition numérique (Verdier) (3)
- FeniXX réédition numérique (Éditions Médianes) (3)
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Liogan) (3)
- Gallimard Jeunesse (3)
- Ibis Rouge Editions (3)
- Ink book (3)
- Le Quartanier (3)
- Les Belles Lettres éditions (3)
- Les Editions de l'Ebook malin (3)
- Les Presses de l'Université Laval (PUL) (3)
- Les Éditions Québec Amérique (3)
- PUF (3)
- Presses universitaires de Bordeaux (3)
- Presses universitaires de Franche-Comté (3)
- Presses universitaires de Rouen et du Havre (3)
- Publishroom (3)
- Pure Fiction (3)
- République des Lettres (3)
- StoryLab Classics (3)
- Stylit (3)
- 5 sens éditions (2)
- A verba futuroruM (2)
- Aethalides (2)
- Au Diable Vauvert (2)
- Centre d'études théâtrales (2)
- Coédition NENA/Éditions Séguima (2)
- Denoël (2)
- Des Femmes (2)
- Diasporas Noires (2)
- Editions MKDC (2)
- Editions de l'Aube (2)
- FV Éditions (2)
- FeniXX réédition numérique (Astrid) (2)
- FeniXX réédition numérique (Billaudot) (2)
- FeniXX réédition numérique (Centre de création littéraire de Grenoble) (2)
- FeniXX réédition numérique (Gutenberg XXIe siècle) (2)
- FeniXX réédition numérique (Jeanne Laffitte) (2)
- FeniXX réédition numérique (La Fontaine) (2)
- FeniXX réédition numérique (Silex) (2)
- FeniXX réédition numérique (Siloë) (2)
- FeniXX réédition numérique (Éditions Saint-Germain-des-Prés) (2)
- Harmattan Sénégal (2)
- Indigo - Côté femmes (2)
- JePublie (2)
- Karthala (2)
- Kinoscript (2)
- L'Ecarlate (2)
- La Plume Rebelle (2)
- Les beaux ebooks (2)
- Les éditions de la Pleine Lune (2)
- Les éditions du Septentrion (2)
- Les érotiques by Léa (2)
- Michel Lafon (2)
- Michel de Maule (2)
- Mémoire d'encrier (2)
- NENA (2)
- Odile Jacob (2)
- Ourania (2)
- Paradimage Soluciones (2)
- Plon (2)
- Presses Universitaires du Septentrion (2)
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) (2)
- ResumenExpress.com (2)
- Théâtre en Poche (2)
- TriArtis (2)
- Éditions Les Herbes rouges (2)
- Éditions Thélème (2)
- Éditions Éoliennes (2)
- 50 Minutes (1)
- 9 éditions (1)
- AML (1)
- Accademia University Press (1)
- Actes Sud (réédition numérique FeniXX) (1)
- Actes Sud Audio (1)
- Actes Sud Junior (1)
- Albin Michel (réédition numérique FeniXX) (1)
- Amalthée (1)
- Antigone14 Éditions (1)
- Auracan éditions (1)
- Banlieue Est Editions (1)
- Bayard Adulte (1)
- Bibliothèque russe et slave (1)
- Bouquins (1)
- CNRS Éditions (réédition numérique FeniXX) (1)
- Calmann-Lévy (1)
- Caractères (réédition numérique FeniXX) (1)
- Cent Mille Milliards (1)
- Classics Illustrated (1)
- Climats (réédition numérique FeniXX) (1)
- Coédition NENA/EDAS Editions Damelles du Sénégal (1)
- Coédition NENA/ENDA Tiers monde (1)
- Coédition NENA/Editions Nubia (1)
- Coédition NENA/Editions Salamata (1)
- Coédition NENA/Éditions Savane (1)
- Disruptive Publishing (1)
- ECHO Editions (1)
- EDITIONS COMPLICITES (1)
- ENS Éditions (1)
- Ecriture (1)
- Editions Allia (1)
- Editions Créer (1)
- Editions Edilivre (1)
- Editions Gunten (1)
- Editions Hatier International (1)
- Editions PIXL (1)
- Editions Persée (1)
- Editions Zoé (1)
- Editions des Régionalismes (1)
- Editions du Rocher (1)
- Editions du Sous-Sol (1)
- Edições Vercial (1)
- Emue (1)
- Eres (1)
- Expressite.fr (1)
- FOLIO (DOMAINE PUBLIC) (1)
- Fauves editions (1)
- Fayard/Pauvert (1)
- FeniXX rédition numérique (Librairie théâtrale) (1)
- FeniXX réédition numérique (ACLT) (1)
- FeniXX réédition numérique (ARCAM) (1)
- FeniXX réédition numérique (Actes Sud) (1)
- FeniXX réédition numérique (Aleï) (1)
- FeniXX réédition numérique (Amiot-Lenganey) (1)
- FeniXX réédition numérique (Amis de l'École de Paris du management) (1)
Accessibilité
Prix
Théâtre
-
Pièce en deux actes pour cinq personnages écrite en français entre 1948 et 1949.
Première publication aux Éditions de Minuit en 1952.
« Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l'honneur de donner des extraits au Club d'essai, et en même temps mes idées sur le théâtre.
Je n'ai pas d'idées sur le théâtre. Je n'y connais rien. Je n'y vais pas. C'est admissible.
Ce qui l'est sans doute moins, c'est d'abord, dans ces conditions, d'écrire une pièce, et ensuite, l'ayant fait, de ne pas avoir d'idées sur elle non plus.
C'est malheureusement mon cas.
Il n'est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s'ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour, imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce.
Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention.
Je ne sais pas dans quel esprit je l'ai écrite.
Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j'ai dû indiquer le peu que j'ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple.
Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui l'attendent.
Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie.
Tout ce que j'ai pu savoir, je l'ai montré. Ce n'est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je me serais contenté de moins.
Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme et les esquimaux, je suis incapable d'en voir l'intérêt. Mais ce doit être possible.
Je n'y suis plus et je n'y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes. »
(Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952) -
Au cinéma ou dans les séries, les figurants sont toujours flous, de dos ; ils ne font que passer. À la fois invisibles et indispensables, ils font partie de l'image, de sa fabrication, de son réalisme, mais doivent se fondre dans le décor. Avoir l'air vrai sans se faire remarquer.
En transposant le plateau de cinéma sur une scène de théâtre, Delphine de Vigan leur offre le premier plan, le premier rôle, le devant de la scène.
Cécile, Orso, Bruno, Joyce et Nora se rencontrent sur un tournage. Ils sont plus ou moins dirigés par un assistant totalement débordé. Peu à peu, les rôles s'inversent...
Et si nous étions, tous, les figurants d'une vaste histoire qui nous dépasse ?
Romancière, Delphine de Vigan a notamment publié Rien ne s'oppose à la nuit, D'après une histoire vraie, Les gratitudes et Les enfants sont rois. Les figurants est sa première pièce de théâtre. -
"Garcin : - Le bronze... (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres."
-
Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : "Je ne capitule pas", s'écrie le héros.
Le rhinocéros incarne le fanatisme qui "défigure les gens, les déshumanise". On sent l'influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme. -
"En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d'ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai...
La haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre - et pour dire ainsi où est notre fidélité."
Albert Camus. -
« Mon ami Serge a acheté un tableau. C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt, peinte en blanc. Le fond est blanc et si on cligne des yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux. Mon ami Serge est un ami depuis longtemps. »
-
De la centaine de pièces écrites par Eschyle, le plus vieux et le plus terrible des tragédiens grecs, seules sept nous sont parvenues. On sait peu de choses de lui, si ce n'est qu'il a combattu à la bataille de Marathon : l'ombre de la guerre, immense et redoutable, plane sur son oeuvre. D'un choeur de femmes exilées, dans Les Suppliantes, à la lamentation d'une reine face à la défaite, dans Les Perses, jusqu'aux pleurs d'une ville déchirée par une guerre fratricide, dans Les Sept contre Thèbes, Eschyle chante la guerre et ses douleurs. Ses héros, tel Prométhée, font face à la colère divine, ou ploient sous la malédiction, dans la trilogie de l'Orestie. Eschyle ne célèbre pas les vainqueurs mais les vaincus : réfugiés, suppliciés, révoltés. Victimes de l'hybris des hommes ou de la malédiction des dieux, tous entonnent une complainte qui traverse les millénaires.En passant du monologue au dialogue, Eschyle donne naissance à la tragédie, et transforme la cérémonie religieuse en acte de théâtre. Mise en garde ou malédiction, il fait tonner jusqu'à nous une voix d'outre-tombe : gare à celui qui cherche à bouleverser l'harmonie du monde.
-
"Le tambour : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ça me chatouille, ou plutôt ça me gratouille.
Knock : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?
Le tambour : Ça me grattouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...
Knock : Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?
Le tambour : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus." -
Pièce en un acte pour quatre personnages, écrite en français entre 1954 et 1956.
Première publication aux Éditions de Minuit en 1957.
« Dans Fin de partie il y a déjà cette notion d'immobilité, cette notion d'enfouissement. Le personnage principal est dans un fauteuil, il est infirme et aveugle, et tous les mouvements qu'il peut faire c'est sur son fauteuil roulant, poussé par un domestique, peut-être un fils adoptif, qui est lui-même assez malade, mal en point, qui marche difficilement. Et ce vieillard a ses parents encore, qui sont dans des poubelles, son père et sa mère qu'on voit de temps en temps apparaître et qui ont un très charmant dialogue d'amour.
Nous voyons deux êtres qui se déchirent, qui jouent une partie comme une partie d'échecs et ils marquent des points, l'un après l'autre, mais celui qui peut bouger a peut-être une plus grande chance de s'en tirer, seulement ils sont liés, organiquement, par une espèce de tendresse qui s'exprime avec beaucoup de haine, de sarcasme, et par tout un jeu. Par conséquent, il y a dans cette pièce - qui est à un niveau théâtral absolument direct, où il n'y a pas d'immense symbole à chercher, où le style est d'une absolue simplicité -, il y a cette espèce de jeu qu'ils se font l'un à l'autre, et qui se termine aussi d'une façon ambiguë parce que le suspense dérisoire de la pièce, s'il y a suspense, c'est ce fils Clov, partira-t-il ou non ? Et on ne le sait pas jusqu'à la fin.
Je dois dire aussi que c'est une pièce comique. Les exégètes de Beckett parlent d'un "message", d'une espèce de chose comme ça. Ils oublient de dire le principal, c'est que c'est une chose qui est une découverte du langage, de faire exploser un langage très quotidien. Il n'y a pas de littérature plaquée, absolument pas. Faire exploser un langage quotidien où chaque chose est à la fois comique et tragique. » (Roger Blin) -
Edition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie).Le nez de Cyrano s'est mis en travers de son coeur. La belle Roxane aime ailleurs, en l'espèce un cadet sans esprit mais de belle apparence, Christian de Neuvillette. La pièce de Rostand met en scène la tragique complicité entre deux moitiés d'homme, et s'achève sur une évidence en forme d'espérance : sous les traits de Christian, ce n'était pas moins que l'âme de Cyrano qu'aimait Roxane. Avec ce drame en cinq actes, au travers des reprises ou des adaptations cinématographiques, Rostand a connu et connaît un succès ininterrompu et planétaire. Pourquoi ? A cause des qualités d'écriture, des vertus dramatiques ou de la réussite du personnage principal de la pièce ? Sans doute, pour une part. Mais la raison profonde tient à son art de caresser l'un de nos plus anciens mythes : il n'est pas de justice ici-bas, ni d'amour heureux. Presque pas. Et tout est dans cette manière de nous camper sur cette frontière, entre rêve et réalité, entre lune et terre.
-
Genet nous avertit. Il ne faut pas prendre cette tragédie à la lettre : "C'est un conte, c'est-à-dire une forme de récit allégorique." "Sacrées ou non, ces Bonnes sont des monstres. Elles ont vieilli, elles ont maigri dans la douceur de Madame. Elles crachent leurs rages."
Les domestiques sont des êtres humiliés dont la psychologie est pertubée. Austères dans leur robe noire et souliers noirs à talons plats, les bonnes ont pour univers la cuisine et son évier ou la chambre en soupente, dans la mansarde, meublée de deux lits de fer et d'une commode en pitchpin, avec le petit autel à la Sainte Vierge et la branche de buis bénit.
Genet a réussi cette pièce, Les Bonnes, peut-être parce qu'il revivait, à l'intérieur de ses personnages, en l'écrivant, sa propre humiliation. -
"Caligula : C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter.
Hélicon : Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus ?
Caligula : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.
Hélicon : Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner.
Caligula : Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité !" -
Roberto Zucco ; Tabataba et Coco
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 11 Septembre 2014
- 9782707330864
Un trajet invraisemblable, un personnage mythique, un héros comme Samson ou Goliath, monstres de force, abattus finalement par un caillou ou par une femme.
Roberto Zucco est paru en 1990. -
Edition enrichie (Préface, notes, commentaires sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Un faux dévot s'installe dans la famille d'Orgon dont il fait sa dupe, y vit grassement et manifeste une assez vive sensualité pour courtiser la maîtresse de maison - avant d'être finalement démasqué. Le sujet de sa pièce, Molière dut longuement batailler pour finalement l'imposer en 1669, car, à sa première représentation à Versailles, la comédie avait été jugée dangereuse : s'il décriait les apparences de la vertu, Molière ne rendait-il pas également suspects les dévots authentiques ?
Car tel est bien l'enjeu sérieux de la pièce : percer à jour l'hypocrisie tout en nous incitant à méditer sur le déguisement et la métamorphose. Mais Le Tartuffe est aussi une comédie de moeurs et de caractères où la farce peu à peu s'inßéchit vers le drame et cependant s'harmonise parfaitement avec lui. Molière fait preuve ici d'un métier admirable pour faire passer le spectateur du rire franc à la plus délicate émotion, de la gaieté la plus vive à la réflexion la plus grave, et parfois la plus sombre.
Edition de Jean-Pierre Collinet. -
1537 : le duc Alexandre de Médicis règne sur Florence dans la débauche et l'excès, accompagné dans ses entreprises par son cousin, Lorenzo. Autrefois de réputation vertueuse, ce dernier a fait volte-face, et c'est avec cynisme qu'il soutient désormais les projets du tyran. Est-il réellement dépravé ? Ou s'agit-il d'un leurre, voué à dissimuler une ambition aussi héroïque que désespérée ?
Drame romantique inspiré d'un personnage historique, Lorenzaccio (1834) est l'histoire d'une dépossession de soi que seul un acte radical peut espérer conjurer.
Dossier
1. « Faire croire » dans Lorenzaccio
2. Le mal du siècle
3. L'artiste et l'homme d'action
4. Musset et le drame romantique
5. Lorenzaccio à la scène
6. Aux sources de Lorenzaccio -
Dynamitée par la violence du monde d'aujourd'hui, l'histoire intime d'Eitan, jeune scientifique allemand d'origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n'existe aucune réalité qui puisse dominer une autre. Tout conflit cache un labyrinthe où va, effroyable, le monstre aveugle des héritages oubliés.
4 femmes, 4 hommes / 1 h 30 -
Edition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, lexique, chronologie et bibliographie)Elise, fille d'Harpagon, souhaite se marier avec Valère, tandis que son frère Cléante veut épouser Mariane. Mais le père a d'autres vues pour ses enfants, et a jeté lui-même son dévolu sur la jeune fille. La pièce, créée par Molière en 1668, serait donc une comédie amoureuse si, derrière cette première intrigue, ne se dessinait surtout la comédie d'un caractère, l'avare, dont la précieuse cassette, un moment dérobée, fait opportunément retour afin de permettre un dénouement heureux.
Créature comique, objet de moqueries et de vengeances, mais aussi nature monstrueuse et tyran domestique, Harpagon est bien la figure qui domine presque toutes les scènes, assure l'efficacité dramatique de la pièce et permet à la comédie de confiner à la farce. Par la satire, le quiproquo et l'ironie, Molière brosse de lui un portrait d'une drôlerie sans pitié.
Edition de Jacques Morel.
Notes complémentaires de Jean-Pierre Collinet. -
Edition enrichie (Notes, commentaires, repères chronologiques)
À la cour d'Athènes, Hermia en appelle à la clémence de son père Égée qui veut lui imposer comme mari Démétrius, alors qu'elle aime Lysandre. Pour échapper à son sort, elle se réfugie dans la forêt, bientôt suivie par les autres protagonistes. Là, Obéron, roi des elfes, qui vient de se quereller avec sa femme Titania, fait appel au malicieux lutin Puck et à ses philtres d'amour. De nombreuses aventures amoureuses vont alors se croiser, se faire et se défaire, au gré des sortilèges et des intrigues, mêlant monde classique et monde légendaire.
Cette comédie à la fantaisie débridée se double d'une saveur parodique et satirique : les amours heureuses sont-elles possibles sans enchantement ? Avec Le Songe d'une nuit d'été, Shakespeare donne libre cours à une incroyable liberté d'imagination qui continue à fasciner le public moderne.
Traduction de François-Victor Hugo.
Édition établie et annotée par Yves Florenne. -
Une élève l'a accusé, un père l'a traité de voyou, un homme de foi a demandé sa radiation.
Des vidéos ont été diffusées, des menaces ont été prononcées, une rumeur malfaisante s'est installée.
Les collègues se sont désolidarisés. On a organisé des réunions. On a fait venir un référent. Et on a demandé au professeur de s'excuser.
Il n'avait pas commis de faute, pourtant, ni d'erreur, mais on lui demandait de reconnaître qu'il avait froissé ses élèves.
Nous étions le 9 Octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine. Une semaine plus tard, ce professeur était décapité à la sortie de son collège. Il s'appelait Samuel Paty. -
Edition enrichie (Introduction, notes, dossier et commentaires sur l'oeuvre, notices, chronologie et bibliographie)« Trahi de toutes parts, accablé d'injustices, Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices ; Et chercher sur la terre un endroit écarté Où d'être homme d'honneur, on ait la liberté. »
Au moment où il quitte la scène, Alceste quitte également le monde auquel il s'est heurté, et le vrai sujet de la comédie est bien la confrontation du misanthrope et de ce milieu mondain qu'il récuse : par philosophie, certainement, mais également par cet esprit chagrin d'atrabilaire qui en fait l'ennemi de toute sociabilité, comme le montre la manière incongrue et bourrue dont il témoigne à Célimène un amour qui prend à rebours les règles de la galanterie.
Cet extravagant est donc certainement ridicule. Mais comment lui reprocher, néanmoins, l'intransigeante pratique des vertus de sincérité, de justice et de droiture ? Parce que Alceste dénonce le monde, c'est bien lui qui permet à Molière, en 1666, de nous en donner une image véritable - jusque dans ses contradictions.
Edition de Claude Bourqui. -
Dans la solitude des champs de coton
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 11 Septembre 2014
- 9782707330789
« Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite ; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité - qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif. » (B.-M. K.)
Dans la solitude des champs de coton est paru en 1986. -
Trois sorcières ont prédit à Macbeth qu'il deviendrait roi d'Écosse. Pour que son destin se réalise, il assassine le souverain en place ; mais parce qu'il a tué, il devra tuer encore et les morts ne le laisseront pas en paix. Sa femme, lady Macbeth, qui a armé son bras, paiera de sa raison son ambition monstrueuse. Récit tragique de la soif du pouvoir et de la folie des hommes, Macbeth, créée pour la première fois en 1606, est « la vision la plus mûre et la plus profonde du Mal chez Shakespeare ». « La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus ; c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie, et qui ne signifie rien. » Traduction de François-Victor Hugo
-
Le cocu imaginaire offre le premier modèle de ces personnages dont les souffrances vont constituer l'essence de la comédie. Celle-ci donne, avec Arnolphe et Agnès, l'image des rêves, des désirs, des passions qui agitent le corps et le coeur des hommes. Et l'éveil d'Agnès, malgré la soumission où l'a tenue son tuteur, pose directement, à une société qui ne l'avait jamais entendue avec autant d'acuité, la question de l'éducation des filles, et celle de leur liberté. L'École des femmes marque ainsi une date dans l'oeuvre de Molière et dans l'histoire du théâtre lui-même : elle élargit le champ de la comédie à la peinture de l'homme et de la société, et affirme la dignité et la richesse du genre comique.
-
Peut-on vivre sans être entouré de médecins du matin au soir? Sans avoir un docteur pour gendre? Sans écouter la litanie des maladies dont on pourrait souffrir, et la liste de leurs traitements? Pas selon Argan. Mais la servante Toinette veille à le faire revenir à