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Grasset
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« Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école.
J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé: "Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi...." Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. " Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent.
Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. »
L.B.
Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : « Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées. » L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies...
La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000. -
Adolf Loos (1870-1933) ne fut pas seulement l'architecte révolutionnaire que l'on sait. Il fut aussi un brillant chroniqueur qui entendait réveiller l'Autriche du xxe siècle en lui inculquant les principes de la modernité. On trouvera rassemblés dans ce volume l'ensemble des textes qu'il a écrits sur le thème du vêtement et de la mode. Les chapeaux, les chaussures, les sous-vêtements, la terrible apparition de la femme-enfant, rien n'échappe à cet analyste aussi fin que spirituel. Selon quels critères choisir son manteau de fourrure ? Comment avoir l'air d'un gentleman quand on fait du vélo ? Les femmes doivent-elles porter les cheveux courts ? Une leçon de style.
InéditTraduit de l'allemand (Autriche) par Anatole Tomczak -
It-girl au demi-million de followers, Jeanne Damas est considérée comme l'incarnation de La Parisienne. De Vogue à Marie-Claire en passant par Elle, et de New York à Paris en passant par l'Asie, les journalistes n'ont de cesse de l'interroger sur ce qui fait d'elle la nouvelle figure de la mythique Française. Ce à quoi elle répond qu'il y a autant de Parisiennes que de femmes vivant à Paris. C'est le point de départ de ce livre. Non pas essayer de décrypter pour la énième fois « La Parisienne », souvent aussi peu réelle qu'une légende peut l'être, mais faire le portrait de vingt d'entre elles, dont chacune incarne à sa manière l'élégance, la désinvolture, le charme et l'esprit de la légendaire femme de Paris.
Ecrit par la journaliste et féministe Lauren Bastide (suivie par 30 000 personnes) et illustré de photos prises par Jeanne Damas, à Paris offre à lire vingt portraits de Parisiennes d'origines, d'âges, de parcours et de quartiers différents, dont les destins sont une ode à la ville qu'elles habitent et la vie qu'elles y mènent. Elles ont de 14 à 70 ans, sont réalisatrice, auteur, libraire, militante ou antiquaire, vivent dans des chambres de bonne, des appartements ou sur une péniche, et elles nous ouvrent les portes de chez elles pour nous faire sillonner Paris et découvrir leurs vies. Croqué avec grâce et talent, chaque portrait est accompagné de 4 à 6 photos en couleurs et d'annexes drôles et légères sur l'art de vivre des Parisiennes et les quartiers de la capitale, également illustrées. Les lecteurs y retrouveront de nombreuses photos de Jeanne (réunies pour la première fois dans un livre), des listes de restaurants, de boulangeries, de boutiques ou de vins, et le portrait, en pointillés, des auteurs qui y confient leur style de vie et leur amour des femmes de cette ville. -
Qu'est-ce qu'un homme élégant ? Hubert de Givenchy. Couturier de renommée mondiale, esthète collectionneur de maisons, éternel adolescent fougueux capable de restaurer le potager du roi à Versailles, l'actuel président de Christie's passe pour un classique. Mais il ne le fut pas toujours. Il n'y a pas si longtemps ce "Bébé géant", à la suite de Jacques Fath, incarnait l'esprit parisien, ce rêveur discipliné tourbillonnait dans la café-society, dessinait des robes-chaises pour Maxime de La Falaise, et exportait une certaine idée de la femme en habillant le lutin Audrey Hepburn d'un fourreau noir dans Breakfast at Tiffany's. De Saint-Jean-Cap-Ferrat à New York, de Venise à Tokyo, le dandy désargenté deviendra vite l'homme pressé. L'homme du monde se muera en créateur à la griffe incontournable.
Dans cette première biographie d'Hubert de Givenchy, les conversations intimes et les souvenirs inédits abondent. C'est l'évocation d'une élégance disparue. C'est aussi une ronde où Audrey Hepburn, Hélène Rochas, les soeurs Mitford, la duchesse de Windsor, et quelques excentriques, saluent leur ami Givenchy, et à travers lui sa conception indémodable de l'éphémère.
Jean-Noël Liaut a 32 ans. Il est l'auteur de Modèles et mannequins 1945-1965, et d'une biographie de la princesse Natalie Paley. -
Helena Rubinstein ; la femme qui inventa la beauté
Michèle Fitoussi
- Grasset
- Essai
- 29 Septembre 2010
- 9782246755791
Avant d'être une marque de cosmétiques, Helena Rubinstein eut un destin. Et quel destin, quelle incroyable aventure ! On connaissait la milliardaire couverte de bijoux peinte par Dali ou Picasso, l'impératrice de la beauté qui transforma l'image de la femme en lui tendant le miroir de la jeunesse éternelle, la travailleuse acharnée qui parcourait la planète au pas de charge, s'arrêtant à peine dans l'une de ses sublimes demeures, mais savait-on que cette "Hearst à l'échelle féminime" fut d'abord une petite polonaise ? Née en 1872 dans le quartier juif de Cracovie, aînée d'une famille de huit filles, Helena sut dire non aux conventions. Elle resta libre et sut imposer sa vision. De l'Australie où elle s'exila à l'âge de 24 ans, pionnière des soins de beauté, à New York où elle mourut princesse cosmopolite à 93 ans, la vie d'Helena Rubinstein fut un roman. Un roman où se croisent tous les talents de l'époque, de Poiret à Chanel en passant par Louise de Vilmorin, une saga éblouissante, faite de krachs boursiers et de chagrins d'amour, de drames conjugaux et de diamants croqués.
Sous la plume vive de Michèle Fitoussi, Helena Rubinstein est l'illustration en actes d'un siècle de conquêtes pour les femmes, par les femmes : "Si je ne l'avais pas fait, d'autres que moi l'auraient fait". -
Travailleur forcené, quinquagénaire facétieux, Jean-Paul Gaultier a débuté dans la carrière en recyclant tout et n'importe quoi : des boîtes de conserve, des fauteuils de cuir usés, de la paille et de la peluche. Ses premiers défilés sont improvisés, voire ratés. Mais il ose... L'excentricité devient dès 1978 un label frenchy grâce à lui. Il flaire les mouvements de société, explicite cette curieuse formule : « la mode vient de la rue », euphorise et dope le monde glacé du stylisme. Le premier, il fait défiler noires et beurettes, boulottes et femmes du troisième âge. Les catégories traditionnelles du laid et du beau sont grâce à lui, définitivement brouillées. Les conservateurs s'inquiètent et le traitent d'imposteur. Les années 1980 sont pourtant signées Gaultier : festives, vinylisées, métissées, gays. Le virage des années 1990 souligne son aptitude au changement. Le pop-styliste veut ses galons de créateur Haute Couture : il les obtient en habillant les icônes du show-biz - Madonna lui confie ses tenues de scène. Last but not least, on lui confie la maison Hermès. Peut-on sans renier un anti-conformisme viscéral dessiner des tailleurs blanc cassé pour la bourgeoise du faubourg Saint-Honoré ? Il peut. Parallèlement, l'enfant terrible de la mode s'offre un luxueux siège : l'Avenir du Prolétariat, rue Saint Martin, véritable palais de maharadja post-moderne. Les affaires florissantes du sigle JPG justifient une telle débauche : 120 personnes travaillent pour lui et son chiffre s'élève à 30 millions d'euros. Peu à peu, il s'impose comme l'anti-Karl Lagerfeld : la mode n'est pas une chose sérieuse... Rayonnant, attachant, médiatique mais pudique et discret, on croit tout savoir de lui, mais c'est un leurre. Son compagnon Francis Menuge meurt du sida en 1990, la blessure ne se referme pas. Il touche à tout : cinéma (Besson, Almodovar), scène, arts plastiques et offre même à la Fondation Cartier une exposition boulangère faite de robes Couture façonnées en baguettes de pain ! Idolâtré par la communauté gay, adoré des élégantes, parfumant la planète avec un jus enserré dans un petit buste de Barbie décapitée, le bad boy platiné qui ne se prend pas au sérieux - label rarissime dans la tribu Couture - est beaucoup plus qu'un créateur. Du lancement en 1983 du « boy toy », ce marin new-look serré dans sa marinière rayée marine et blanche, en passant par le scandale des hommes en jupe et des corsets coniques pour les filles. Cette biographie raconte l'itinéraire d'un enfant cinglé, d'un autodidacte shooté à la variété, d'un couturier ready-made, d'un self-made man du falbala, né à Arcueil, banlieue triste.
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"Discipline, folie, cohérence, création ou inspiration, suivre la rue ou s'enfermer dans sa chambre pour dire, exprimer, réfléchir sur la même discipline depuis vingt ans, ne pas s'écarter et donner chaque fois l'étonnement, l'ivresse, la joie, recommencer cent fois le même travail encore plus, encore mieux, bousculer les données établies, refaire ce costume pour le perfectionner, le modeler, vivre la mode comme un art de vivre, un art de passion, appassionnée par la mode, droguée comme par la musique ou la littérature, à l'écoute de ce vêtement qui parle, qui tire." S.R.
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Parmi les intimes d'Yves Saint Laurent, depuis 1965, il y avait ce jeune homme, un garçon paresseux qui tient le journal d'un roman qu'il n'écrit pas - il rêve qu'il est poète. Très « tremblant au bord de la vraie vie », il s'amuse pourtant du beau monde autour de lui, tant d'amis célèbres, affectueux, rigolos. Une partouze chez Günther Sachs, Ezra Pound à Rapallo le jour où on a marché sur la lune, la Venise d'Andy Warhol et de Lili Volpi, le vin triste d'Helmut Berger, Hélène Rochas quand elle arrondit sa bouche, et Yves et Pierre et Paris tous les jours et le ciel qui change tout le temps, il regarde tout cela d'un drôle d'oeil. Mais d'abord les filles impossibles, bien sûr : son coeur bat pour Loulou de la Falaise, c'est un roman d'amour et ça finit bien.
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« Couturier body liner, Azzedine Alaïa redéfinit la silhouette au fil d'une histoire affranchie de toutes les saisons. De son travail émane quelque chose de singulièrement extrême, austèrement érotique. Pas d'effet, ni de fioriture. Il sculpte des mouvements. Des voix. Toutes les voix des femmes, celle d'Arletty en tête, « ce mélange de la rue et d'une élégance de reine ». L'empreinte d'un rythme. « La secousse », comme il dit.Pour Azzedine Alaïa, l'art obéit au frémissement intérieur. L'important est d'abord et avant tout « que ça tourne autour du corps, de profil et de dos ». De la nuque à la naissance d'une jambe, il recompose une leçon magistrale sur le corps dont il a fait sa page blanche, son tableau noir. »L.B
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« Depuis sa disparition le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent n'a jamais été aussi vivant. La dispersion de la collection de tableaux et d'oeuvres d'art qui faisaient partie de la collection Yves Saint Laurent/Pierre Bergé, est devenue la « vente du siècle ». L'exposition que lui consacre le Petit Palais en mars 2010, n'en finit pas de consacrer le couturier, autant que le génie de la couleur irréductible à l'histoire de la mode dont il a provoqué toutes les ruptures. Pourtant, sous les honneurs, la mémoire n'est-elle pas nue ? Premier couturier à être célébré de son vivant (Metropolitan Museum, New York, 1983), premier à créer sa propre fondation, riche de milliers de modèles et d'accessoires, il est aussi le premier à interroger la mémoire d'un monde qui s'enfuit. Celui des chocs et des liaisons dangereuses, celui des provocations sublimées par la volupté dont ses robes étaient les maîtresses. Au-delà des lots, des cartels, des records, que restera-t-il de l'homme dont les derniers témoins sont comme les figurants d'une histoire qui se prolonge dans le coeur de ceux qui ne l'ont pas connu ? Ce livre, en forme de témoignage, est aussi une collection de portraits-souvenirs, entre Paris et Marrakech, le Palace et le 5 avenue Marceau, fragments tour à tour rouges et rose, venus redonner à cette présence-absence, un souffle, une respiration recouverte pourtant, telle Orphée, d'un voile noir. » Laurence Benaïm