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Le Cri
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... L'aube vient quand-même
Le ciel est encore là
Il pleut
Vous sortez
Vous marchez
Attention !
Coupure
Éboulis
Écroulement
Partout des vagues
Félines blanches...
Chaque fois que je viens sur la hauteur du Cap Blanc-Nez, par temps clair et dégagé, je suis saisi du même frisson devant l'étendue des vagues qui cavalent jusqu'au mur de craie blanche au loin. Vertige du Temps ! Ici se chevauchent et s'intensifient toutes les coupures, mon bref segment de vie, les six millénaires d'irruption marine qui ont fait de cette vallée nommée Doggerland par les géologues un fossé large de trente-cinq kilomètres, la fracture entre langues anglo-saxonnes, celtes et romanes, l'interminable suite de liens et scissions dans l'Histoire de l'Occident. Debout à la verticale des craies fragmentée par l'érosion de l'eau c'est le bruit palpable du Temps lui-même que j'entends, corps d'écume et de vents. N'est-il pas nouveau que notre Mémoire s'approfondisse aux fosses de l'archéologie (St. Acheul, Chauvet, Lascaux), s'accroisse d'effondrements cosmiques (Storregas, Tsunamis) ? Et si c'était à l'horloge des irruptions marines que nous allions devoir calculer notre âge désormais ? Ici, à Blanc-Nez, promontoire miniature, je recommence d'aller cueillir la fleur ancienne «Sagesse des sommets». Tailler de minimes marches d'arrêt dans le Temps requiert le sens des pentes, de l'étalement des plans. Exercices de souffle suspendu, aujourd'hui, au-dessus du chenal, du Channel!
J. D.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Darras compose depuis 1988 un poème en huit chants sur une petite rivière côtière du Ponthieu et du Marquenterre, la Maye - il livre ici le premier texte du chant VIII intitulé « Le Choeur maritime de la Maye ». Il a par ailleurs traduit de l'anglais Walt Whitman, Samuel Taylor Coleridge, Ezra Pound, William Carlos Williams, Allen Ginsberg, Malcolm Lowry, etc. -
L'Exil du Centaure est l'histoire déchirante d'une jeune femme à travers ses fantasmes, à travers son passé. Une histoire d'amour aussi, où s'exacerbent romantisme, violence et passion. Ce roman poignant qui, à sa sortie en 1982, bénéficia des faveurs du public et obtint le Prix du roman de la Ville de Bruxelles, méritait d'être enfin réédité.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Thilde BARBONI est l'auteure de sept romans publiés en Belgique, en Suisse et à Paris. Trois de ses romans ont été traduits et publiés en allemand et en coréen. Traductrice et psychologue de formation, elle enseigne l'italien (littérature, histoire, traduction) à Mons (École d'interprètes Internationaux), et anime à Bruxelles des ateliers de psychologie de la traduction (Centre Européen de traduction littéraire). Elle est aussi critique littéraire pour l'émission « Avec vous partout » à la RTBF radio. -
Ayguesparse poète, Ayguesparse romancier, Ayguesparse critique ont longtemps occulté le nouvelliste, et cela méritait réparation. D'autant que les principales préoccupations de cet écrivain majeur (1900-1996) se retrouvent dans les trois recueils qu'il publia entre 1962 et 1985, dans son grand âge en somme. Il y brasse des récits glanés au fil de sa vie, on y décèle les retombées d'expériences historiques qu'il a traversées, comme la guerre d'Espagne ou le deuxième conflit mondial. L'écrivain engagé se devine, mais comme posté à la distance que suppose l'écriture à portée universelle.
Selon toute vraisemblance, Le partage des jours, La nuit de Polastri nous révèlent aussi la diversité de ses attentions, la vaste gamme de ses registres. Il a une visée principale: celle d'atteindre et de traduire la chair et l'âme de ses personnages, les ressorts de leurs passions, la forme de leurs rêves.
Quel que soit le rythme de la narration, précipité ou nonchalant, direct ou ambigu, le lecteur est toujours ramené à quelque équation fondamentale de l'existence, à un reflet de notre univers dérisoire et fascinant.
Tantôt drames de la misère quotidienne, tantôt contes lyriques, voire fantastiques, ces nouvelles sont celles d'un maître du genre, qui sous cette forme aussi se profile comme l'un des grands auteurs belges du vingtième siècle, seul au demeurant à l'avoir traversé quasiment de bout en bout. -
Sur la route du retour, je m'éloignais de son village fantôme. Le ciel reprenait son immense omniprésence. Qu'il fut étoilé ou embrasé par les feux rouges du couchant, il couvrait la vie, vaste, universelle et partagée. Ma voiture n'était plus qu'une coccinelle et je pouvais me perdre dans l'anonymat. Le lendemain s'emparait de ma pensée. Je récapitulais l'agenda, organisais l'emploi du temps, soupesais les promesses du jour, et le courant fragile des choses à venir se remettait en marche. Dans ce mouvement réel d'heures et de jours, le passé n'était pas aboli. Il ne s'était pas détérioré, l'ancien Luis pouvait réapparaître.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres. Boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique et assistante à l'université de Gand, dès les années soixante-dix elle opte pour la presse quotidienne et publie toujours, entre autre, dans la Revue générale.
À Paris, Nicole Verschoore obtint pour son premier roman Le Maître du bourg (Gallimard 1994) le prix franco-belge de l'Association des Écrivains de langue française et, en mars 2008, à Bruxelles, le prix Michot de l'Académie royale de langue et de littérature françaises pour sa trilogie La Passion et les Hommes (Le Cri). -
(Traduit de l'allemand par Alain Préaux)
Cette nouvelle de Theodor Storm, intitulée en allemand «Auf der Universität» (À l'Université), appartient à la période où son auteur habitait Heiligenstadt (1862). Elle se fonde sur un fait réel, le drame d'une jeune fille de tailleur, aussi ravissante que mystérieuse, désireuse de changer de classe sociale et de se hisser au rang de la moyenne bourgeoisie. Ce qui fascine en elle est d'abord et surtout son regard, une arme pour celle qui le possède et arrive à s'en servir.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né le 14 septembre 1817 à Husum, petite ville du Slesvig, alors danois, Hans Theodor Storm était le fils aîné de l'avocat Johan Casimir Storm et de Lucie Woldsen. Son père, jugeant que le niveau des études secondaires à Husum n'était pas suffisant, l'envoya terminer son parcours scolaire au célèbre Katarineum de Lübeck (que devraient fréquenter également, mais quelques décennies plus tard, les frères Heinrich et Thomas Mann). Grâce à son ami Ferdinand Rse, il s'initia à la littérature allemande moderne et se montra surtout impressionné par les Lieder de Heinrich Heine, les oeuvres de Joseph von Eichendorff et le Faust de Goethe. -
Après 1984 de George Orwell ou Le meilleur des Mondes d'Aldous Huxley - auxquels on ne peut s'empêcher de penser -, Raymond Duesberg nous livre ces Grenouilles, véritable poème visionnaire de la cruauté, de l'érotisme... Mais c'est surtout, dans sa cohérence implacable, le monde de demain : Lémuria, une ville où semblent s'être réfugié les ultimes survivants de l'humanité, qui y vivent tapis dans des « cros », marqués en leur chair de maladies incurables, définis par des tâches grotesques et dérisoires, asservis à un régime dictatorial, à une religion sans amour, habités, cependant, par quelque obscure nostalgie...
Dans notre littérature trop quiète, Raymond Duesberg introduit cette violence précise et folle qui fut celle d'un autre visionnaire, cinq cents ans plus tôt, son compatriote Jérôme Bosch. Son écriture unique, surgissement magnifique et insolite, profuse, cocasse, révèle un de ces écrivains de la race des grands visionnaires.
Lors de sa publication en 1962, ce roman provoqua un véritable séïsme littéraire et une critique unanime, il fut un best-seller commercial. Nous nous devions de rééditer ce chef-d'oeuvre, dont le propos est plus que jamais d'actualité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Raymond Duesberg, industriel retiré des affaires, vit à Bruxelles. Il est l'auteur d'un seul livre, mais quel livre ! -
Pérégrinations à l'époque du IIIe Reich
De l'Inde capiteuse des comptoirs français à l'atelier berlinois du sculpteur favori du IIIe Reich, en passant par un Paris mondain promis aux lâchetés de la collaboration, Roman Vanderloo, jeune homme que sa beauté expose, connaîtra tous les visages de la trahison, tous les corps du désir, avant de trouver, retrouver, celle qui incarnera pour lui le seul amour.
Une fabuleuse histoire d'amour sous fond de roman historique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yves-William Delzenne, acteur dès l'âge de seize ans, donne quelques années plus tard des récitals " poésie et musique " en compagnie de la pianiste Bernadette Notelet. Devenu galeriste, il est aussi le commissaire de diverses expositions d'Art contemporain. Poète (Le Polonais, Poèmes d'asnourpersans, Via Venezia, L'immortel bien-aimé), dramaturge (Les Désirables), nouvelliste (La Nostalgie batailleuse) et romancier (La Course des chevaux libres, Un Amour de fin du monde, Le Sourire d'Isabella, L'Orage, Les Tours de Dresde) ; sa personnalité mystérieuse très " fin de siècle ", moderne cependant, en rupture souvent, éclaire le paysage littéraire d'un jour singulier.
EXTRAIT
Le conservateur du musée Guimet l'avait retenu ; il y avait tant à faire, la guerre et le temps avaient mis tant de désordre dans le passé des civilisations extrême-orientales et puis, en ce qui concernait l'art du sud de l'Inde, tout était à revoir ; tel dieu local était donné à tort à une province étrangère, les étiquettes erronées pullulaient, des bodhisattvas étaient orphelins de dénomination et bien souvent couverts de poussière...
Roman s'était montré circonspect, à peine découragé.
- Vous qui connaissez si bien l'Inde elle-même, avait dit le conservateur en chef.
- Le Tamil Nadu surtout, avait rectifié Roman, et ce n'est pas toute l'Inde, loin s'en faut.
Il avait jeté un coup d'oeil sur sa montre-bracelet, sous la manchette de sa chemise que la poussière avait gâtée, en espérant ne rien laisser voir de son impatience qu'une longue journée dans le clair-obscur du musée justifiait pourtant. -
Au bord du monde ; un film d'avant-guerre au cinéma Éden
Maxime Benoît-Jeannin
- Le Cri
- 10 Août 2021
- 9782871067092
Dans les semaines qui précèdent l'invasion de la Belgique, Joseph et Leni, deux écrivains, trouvent refuge dans un hôtel d'Ostende. Lui est autrichien, elle allemande, ils viennent de Paris et des hôtels de la rive gauche. Lui écrit beaucoup depuis plusieurs années et est alcoolique. Elle a publié un roman à succès dans l'Allemagne des débuts du nazisme et a vingt ans de moins que lui. À Ostende, leur histoire se cristallise et prend les accents d'un film d'avant-guerre avec tous ses excès romanesques. Une sorte d'hyperfilm naturaliste du samedi-soir...
Par ailleurs, le roman est entrecoupé de chapitres d'entretiens entre l'auteure Ursula Baum et un certain Franz, quarante ans après, à l'hôtel des Thermes d'Ostende. On découvre que tous deux se sont connus, mais à des âges différents, au cinéma Éden, à Saint-Dié, une petite ville de l'Est de la France.
Ainsi, comme il y a des romans dans le roman et des films dans le film, Au bord du Monde est un roman dans le film, et un roman du film, tout en étant un film du roman en train de se faire... On y vit, on croit y mourir mais on survit, ailleurs, dans une autre dimension, celle du cinéma comme monde plus réel que la vie et, en somme, plus désirable.
Serait-ce l'ombre alliée à la lumière du cinéma Éden sur l'écran de nos imaginaires ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maxime Benoît-Jeannin, biographe, essayiste et romancier, est également scénariste. Il rend ici hommage au cinéma de sa jeunesse. Parmi ses livres récents, on peut citer Histoire de la Toison d'or (avec Pierre Houart), chronique du fameux ordre de chevalerie, et Mémoires d'un ténor égyptien, roman, tous deux parus aux Éditions Le Cri en 2006. -
Dans les salons de cénacles parisiens dont elle faisait tout de même partie, il arrivait à cette romancière de déclarer que Marcel Proust était, à ses yeux, un humoriste et qu'elle riait souvent aux larmes en le relisant. Autour d'elle, alors, un silence prudent s'installait, car il s'il est aisé et nécessaire de donner la réplique à des auteurs « arrivés », ce n'est pas à une dame, certes publiée mais peu connue en librairie, de porter des jugements... Autre maladresse, cette romancière s'embourbait davantage quand elle demandait à la cantonade des nouvelles de la petite phrase musicale de Vinteuil si chère à Charles Swann, ou bien quand elle rappelait avec enthousiasme les parlotes de la tante Léontine et de la géniale Françoise dans la fameuse chambre et le passage où Legrandin affirme au père de Marcel que Balbec est un désert, alors que madame de Cambremer - sa soeur - y vit fastueusement. Sans oublier le clan Verdurin et les salonards...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marie NICOLAÏ, romancière, adaptatrice, essayiste, a mené une activité soutenue auprès des Femmes Chefs d'Entreprises. Elle est, notamment, vice-présidente de l'Association des écrivains belges de langue française, membre administrateur de la Société royale protectrice de l'enfance, membre du comité de l'International P. E. N., sociétaire de la Société des gens de lettres (Bruxelles, Paris). Deux de ses romans, Une Dévotion (1999) et Les Feuilles bleues (2005), ont été publiés aux éditions Le Cri. -
Récits d'apparence anodine qui, en quelques phrases assassines, rappellent les questions et la réflexion de l'être en devenir dans un monde trop humain : faut-il s'intégrer ? comprendre le mystère des victimes ? le mal et le bien faits à autrui ? la raison et le but des comportements ?
Grâce au silence de la solitude, mais aussi au rire, découvrons ici avec un personnage central l'efficacité libératrice d'une candeur plus tout à fait innocente...
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres, anciennement boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique, assistante à l'université de Gand. Elle publie régulièrement dans diverses revues. -
Prudence. Le décor d'une vie active est un grand échiquier, domaine de l'intelligence et des erreurs, de manoeuvres habiles, souvent ratées. Politiques, financières, diplomatiques, toutes sont tributaires de l'imprévu.
Et les pions ?
Dans ce monde d'hier qui est déjà celui de demain, ils sont deux à avoir joué et observé. Le climat spirituel de leur dialogue n'exclut ni le rire, ni les plaisirs, ni même celui de l'autodérision.
Imprégnée de quotidien, d'aventure et de charme, la rencontre recrée une épopée individuelle où le romanesque n'écarte pas la vérité. Un siècle s'étend entre les premiers souvenirs et le dernier mot. Notre siècle.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres. Boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique et assistante à l'université de Gand, dès les années soixante-dix elle opte pour la presse quotidienne et publie toujours, entre autre, dans la Revue générale.
Autobiographie d'un siècle est son septième ouvrage, dont six ont parus aux éditions Le Cri. À Paris, Nicole Verschoore obtint pour son premier roman Le Maître du bourg (Gallimard 1994) le prix franco-belge de l'Association des Écrivains de langue française et, en mars 2008, à Bruxelles, le prix Michot de l'Académie royale de langue et de littérature françaises pour sa trilogie La Passion et les Hommes (Le Cri). -
L'Orbieu se traverse à gué, ensuite, c'est la montée difficile par un sentier large qui permet le passage des forestiers et de leur matériel. Une sorte de montée aux cieux en beauté graduelle : les Corbières, cela se distille, les splendeurs ne vous sont pas assénées comme à la Côte d'Azur où, les constructions mises à part, on ne peut que s'extasier. Une forêt de chênes verts ébréchée en dissimule une autre, unie et drue, nourrie d'humus, les samares, akènes volants qui, dirait-on, savent où se déposer, forêt comme hissée vers des sommets, lesquels, quand il a neigé, sont blanchis pour toujours. Ce blanc et ce vert nous escortent sans que jamais la pierre ne les déshonore ou ne les détrône, hormis quelque château-fort, délité comme il se doit, mémoire des hommes, rappel de la peur des uns pour les autres et de leur vigilance forcenée... On marchait d'un bon pas ; chemin faisant, je me suis bien gardée de signaler à Charles l'appellation de la moindre brindille : il préfère ne pas savoir, il me traite de pédante dès que je cite ; alors, l'arbuste mahonia, l'herbe rue, la lentisque, le cade pointu, le négunda - qui croît au bord de l'Orbieu - ou le genêt à deux faces, bouche cousue, ma fille, le grand homme apprécie le mystère, bien que ses reportages, il les truffait de précisions fatigantes. Oui mais c'était de l'exotisme. Nécessaire à la compréhension de millions de téléspectateurs. Tandis que moi, je compte pour du beurre ! Quand on grimpe, comme nous le faisons, on la boucle ! ...
À PROPOS DE L'AUTEURE
Marie NICOLAÏ est choisie toute jeune par Yves Allégret pour jouer dans Félicie Nanteuil aux côtés de Micheline Presle et de Louis Jourdan. Romancière, adaptatrice, essayiste, elle a mené par ailleurs une activité soutenue auprès des Femmes Chefs d'Entreprises ; dans le domaine de l'audio-visuel avec Femmes dans le monde, dont elle est titulaire, et au coeur du Groupe du roman. Elle est aujourd'hui vice-présidente de l'Association des écrivains belges de langue française, membre administrateur de la Société royale protectrice de l'enfance, membre du comité de l'International P.E.N., sociétaire de la Société des gens de lettres (Bruxelles, Paris). -
Le personnage principal de L'Arbre est le chêne-des-trois-chemins qui abrite depuis tout temps sous son feuillage les amours des jeunes gens du pays. Ainsi Neele et Joos, fiancés, se retrouvent le soir sous l'arbre pour s'y aimer. L'action se déroule dans une île de Zeelande. Les habitants y sont farouchement attachés aux coutumes ancestrales et craignent par-dessus tout la vie moderne et la civilisation, synonymes pour eux d'ivrognerie, de luxure, de haine et de mort. Or surviennent des étrangers pour y établir un chemin de fer. Un jour, lors d'une kermesse, on rapporte le corps de l'un d'eux, le grand roux, qui s'est pendu à une des branches de l'arbre. Joos, alors, a le pressentiment de l'infidélité de Neele. Elle lui avoue qu'elle l'a trompé et lorsqu'il lui demande de l'épouser malgré tout, la jeune femme, enceinte, refuse...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Un an après Le Carillonneur (1897), Georges RODENBACH (1855-1898) publia L'Arbre, qui fut considéré comme l'un de ses textes les plus artistiques. Avec Émile Verhaeren, il est l'aîné de la génération symboliste belge. Dans La Jeunesse blanche (1886), il inaugure un phrasé poétique désormais inséparable d'une thématique restreinte : miroirs, canaux, brouillards, villes mortes, béguinages, chevelures. Sa gloire parisienne date de 1892 et de Bruges-la-Morte, bref récit qui tient le milieu entre le roman psychologique, la nouvelle fantastique et le poème en prose. Le Voile est joué avec succès à la Comédie française en 1894. Chroniqueur attitré du Figaro, il devient une figure en vue du Tout-Paris littéraire et mondain. -
Un homme d'affaires, à qui tout semble réussir, navigue entre son épouse aristocrate, une amie de jeunesse, quelques aventures, et ses ambitions professionnelles. Lorsqu'il rencontre Laura, il est loin de se douter que sa vie va être littéralement mise en pièces... À travers ce roman haletant, l'auteur décrit avec humour et cynisme l'environnement d'un héros de notre temps, victime inconsciente des leurres de notre société « moderne », du monde sans pitié des affaires et des champs de courses.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Louis DU ROY, né à Etterbeek (Bruxelles) en 1945 est licencié en sciences politiques et sociales (U.C.L.) et maître en management public (Solvay U.L.B.). Il a occupé des fonctions dirigeantes dans le domaine financier et se consacre aujourd'hui à l'écriture. Avec D'un Sang bleu assez froid, son troisième roman, il nous démontre qu'il est passé maître dans l'art du suspense. -
Entrez tel un modèle dans l'univers du peintre français du XIXe siècle
Pour le plus grand plaisir de l'amateur de peinture, spectateur devenu lecteur, l'auteur, par le miracle de son écriture, a fait revivre avec esprit le peintre et son modèle (Caroline Bonaparte) et inventé quantité d'anecdotes savoureuses et de péripéties amusantes. Il le plonge dans le Paris et la Naples de la fin de l'Empire, l'entraîne en compagnie de cette reine peu ordinaire et de ce peintre de génie dans les Champs phlégréens sur les pas de madame de Staël, gravit les pentes du Vésuve et évoque avec une érudition émue Virgile et le monde classique. Mais surtout il décrit avec une rare finesse le caractère d'Ingres et dévoile le processus de création qui se met en route, la relation très particulière qui s'établit entre le peintre et son modèle (que ce soit Caroline ou la belle Dormeuse), le statut propre à l'oeuvre d'art qui, comme le fruit d'une gestation nécessaire, croît irrésistiblement et emporte tout. C'est désormais le tableau, l'oeuvre naissante, qui prime : le modèle n'existe plus que comme une donnée prosaïque qui permet au peintre de faire apparaître sur sa toile non pas ce qu'il a devant lui mais ce qu'il a en lui, sans qu'il sache encore lui-même ce que sera finalement son tableau mais qui s'impose néanmoins à lui avec une force absolue.
Truffé de références historiques et biographiques, ce roman ne manque pourtant pas d'une touche comique
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- "Avec une allégresse contagieuse, Gaston Compère donne libre cours à sa verve de conteur, son penchant pour les digressions piquantes, mais aussi à son intuition du processus de création." (Promotion des lettres)
A PROPOS DE L'AUTEUR
Gaston Compère, né dans le Condroz en 1929, docteur en philosophie et lettres, est un des grands écrivains d'expression française. Il a reçu en 1989 le Grand prix de Littérature de la francophonie. Outre ses romans (notamment chez Belfond), il a publié une biographie très remarquée de Maurice Maeterlinck (La Manufacture, 1989) et de nombreuses pièces de théâtre. Il est aussi poète et traducteur (Le Livre d'Heures de R. M. Rilke, Le Cri, 1989).
EXTRAIT
J'ai cherché un titre pour ce texte que j'ai commencé l'autre mois. Je n'en ai pas trouvé. Je suis fatigué. Qui m'a fait la remarque que nous naissons avec un capital de folie qui nous est réservé et que nous avons à le dépenser quand bon nous semble, le temps d'une vie plus ou moins longue ? Voilà qui me semble bien observé. Mais ce qui s'offre avec davantage de certitude est que la fatigue énerve la folie : elle qui montrait de telles tumescences, la voilà plate comme une crêpe au sarrasin - ou quoi, la préférez-vous au gruau ? -
Une parodie littéraire lancée en clin d'oeil à Georges Perec
Pour son retour au roman pur, Maxime Benoît-Jeannin, dissident oulipien, en hommage à Georges Perec, a organisé les noces de l'imagination et de l'humour. Faisant donner au roman ses ultimes ressources, il le lance comme un gaz hilarant sur la morne fiction contemporaine.
Entre la mer du Nord et le Rhin, poussant une pointe vers le Sud, s'étend la Banane Bleue, une ville repoussante et damnée.
Au-dessus vole parfois SuperRoman, qui se cache sous l'identité d'un journaliste du quotidien L'Éternité.
Les personnages sont au-delà de la vie et de la mort. Ils agissent, dialoguent, vont et viennent, sans qu'il y aille de leur responsabilité.
Une lectrice très charnelle a confié à Salomon d'Urtald, alias Stephen Mallarmus, une improbable mission. La suivre, afin de la protéger d'un motocycliste-fantôme. Ce qui le mènera loin. Jusqu'au coeur du roman, aussi irradiant que le réacteur d'une centrale nucléaire, là où vit le maître du second degré...
Ainsi tout s'enchaîne jusqu'à la fin, malgré les diversions du commissaire Beauvais et les tentatives de JBM, alias SuperRoman, qui ne cesse d'évoquer ses missions passées à Oulan-Bator dans l'espoir de brouiller les pistes.
Les personnages échangent leur identité. Et Stephen Mallarmus, décidément le plus fort, surgit de la mer toujours recommencée...
Un roman comique, burlesque et plein d'humour
A PROPOS DE L'AUTEUR
Maxime Benoît-Jeannin, biographe de Georgette Leblanc (1998) et d'Eugène Ysaye (2001), romancier de Mademoiselle Bovary (1991) et d'Au bord du monde, un film d'avant-guerre au cinéma Eden (2009).
EXTRAIT
Dans le crépuscule orageux, SuperRoman, moulé dans un maillot et des collants mauves, planait au-dessus de la ville. Elle avait un nom curieux. Elle s'appelait Banane bleue. D'autres la nommaient Pseudopode, et, certains, moins poétiquement encore, la pieuvre. Elle lançait ses tentacules aux quatre points cardinaux et s'étendait, avalant plaines, montagnes, fleuves, rivières, ruisseaux, lacs, étangs, gravières, flaques d'eau, canyons, ravins, dépressions, vallées, hameaux, villages et bourgades. La Banane bleue changeait tout à mesure de sa progression, en béton, en pierre, en fer, en verre, en acier, en néon, en lumière et en obscurité. Surtout en obscurité car dans la Banane bleue les nuits étaient longues. Le soleil perçait difficilement la brume. Il se levait tard sur les tombeaux, les stèles, les tumulus, les murs de brique et les statues. -
Bruxelles, pôle d'attraction en 1900, le port d'Amsterdam, la guerre civile espagnole, l'Afrique du Sud... ne font qu'annoncer le mystère qui plane sur une famille belge. Le silence s'est fait sur l'extrême pauvreté de ses origines en Flandre agricole, après le typhus, la famine, le prolétariat des villes et le choléra du XIXe siècle. Silence aussi sur un désastre inexplicable dont le mot clé est une charrette qui part de Lapsceure... Mais voici la génération de la fin du siècle, l'émigration, le curé en Oklahoma qui sera prélat du pape, le début des luttes sociales, l'école militaire en 1910, quatre fils au front dans les tranchées, la Société des Nations, le Congo. Et à travers ses vies parallèles: le quotidien, la destinée, mais surtout la force de vivre qui dicte sa loi.
La Charrette de Lapsceure constitue le dernier volet de la trilogie La Passion et les Hommes.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres, anciennement boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique, assistante à l'université de Gand. Journaliste, elle publie régulièrement dans la Revue générale et la revue électronique www.bon-a-tirer.com. Parlant six langues et amoureuse des grandes capitales européennes, elle se veut citoyenne du monde et passe le meilleur de son temps à revoir et à sauvegarder la vérité du vécu. Outre ses nouvelles Vivre avant tout ! (2006), elle a publié aux éditions Le Cri les deux premiers volets de cette Passion et les hommes : Les Parchemins de la tour (2004) et Le Mont Blandin (2005). -
Si Remmer avait cru qu'il y serait tout autant en son absence que s'il y avait été réellement, il ne s'était pas trompé. Était-ce cela l'au-delà ? À moins que le souvenir soit une essence qui ne périt pas et reste planer sur nous et sur notre ombre, attachée aux lieux sensibles, au retour des saisons, aux atmosphères.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosohpie et lettres. Boursière du Fonds national belge de la Recherche scientifique et assistante à l'université de Gand, dès les années soixante-dix elle opte pour la presse quotidienne et publie toujours, entre autre, dans la Revue générale.
À Paris, Nicole Verschoore obtint pour son premier roman Le Maître du bourg (Gallimard 1994) le prix franco-belge de l'Association des Écrivains de langue française et, en mars 2008, à Bruxelles, le prix Michot de l'Académie royale de langue et littérature françaises pour sa trilogie La Passion et les Hommes (Le Cri). -
Lorsqu'il est convaincu que Jean-Paul Ier sera nommé pape, l'abbé Lunghi, secrétaire à la banque du Vatican, est pris de panique : le futur pontife a annoncé que s'il accédait à la magistrature suprême, il remettrait de l'ordre dans les finances romaines gangrenées par des connexions louches avec la loge P2 et la mafia.
Afin d'échapper à cette moralisation des avoirs du Saint-Siège, l'abbé Lunghi va faire un pacte du diable avec un banquier genevois, Marcel Bonnivard, un ami chez qui il abritera un trésor de guerre de plusieurs centaines de millions de dollars, logés au Liechtenstein dans la Fondation de la providence.
Le 28 septembre 1978, Jean-Paul Ier meurt très opportunément après 33 jours et 6 heures de pontificat. Les affaires de Vatican S. A. peuvent reprendre comme avant. Grâce à son intervention efficace, l'abbé Lunghi accélère sa carrière sous les ors du Vatican et se retrouve vite évêque, puis cardinal. Bonnivard, quant à lui, peut s'adonner tranquillement à la gestion de sa clientèle et, côté loisirs, à l'accroissement d'une magnifique collection d'automates.
Quelques années plus tard, un nouvel associé de Bonnivard et Cie, cédant aux sirènes de la cupidité, se lance dans une spéculation hasardeuse et met la banque au bord de la faillite. Faisant taire ses scrupules, Marcel Bonnivard veut utiliser l'argent du Bon Dieu pour éviter la catastrophe, mais il a négligé un détail : le vrai bénéficiaire des fonds de la Fondation de la providence n'est pas le Vatican, mais la « Pieuvre » incarnée par Vito Scarzalesi, un dangereux capo mafieux. Le bilan de la fausse manoeuvre du Suisse s'avérera terrible et sèmera la mort sur les rives du Léman.
En 2010, Claudio Pellegrino, un jeune paumé corse reçoit la visite d'un passeur suisse en mission à Bonifacio, il est loin de se douter où va le mener le contenu du paquet de papier kraft qu'il lui remet. Louise Rondot, modèle nu pour peintres, va lui rappeler que personne n'échappe à son passé, même lointain.
Il s'agit ici d'un thriller, lié à d'obscurs trafics d'argent et à la mafia, qui se déroule dans les milieux proches du Vatican. Argent et pouvoir, morts suspectes et mystère, sexe et secrets peu à peu révélés : tous les ingrédients sont là pour un récit riche en rebondissements.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ce roman est le sixième de Jean-Louis du Roy, qui confirme avec L'Argent du Bon Dieu son talent d'auteur à suspense. -
À la recherche de l'inspiration sur les terres africaines...
En quête d'inspiration pour écrire, Hélène Albi voyage en Casamance. La rencontre singulière qu'elle y fait, doublée d'un rêve mystérieux, est décisive. Ensuite, l'Afrique déploiera ses enchantements : rumeurs ancestrales, murmure du vent dans les frondaisons, pulsations d'une terre habitée, que les esprits n'ont pas encore désertée... Et l'aventure romanesque d'Hélène deviendra le lieu du passage : la voix de l'ancêtre se fera-telle entendre au-delà des différences culturelles ?
L'histoire d'un périple à la rencontre de l'autre, et de soi : une initiation qui défie les lois de la pesanteur et de la mort. On ne peut s'empêcher de penser à Karen Blixen et Marie Gevers.
Au-delà des mers et de la mort, le roman de Catherine d'Oultremont est une histoire de la « transmission », de la sagesse à travers le temps, du Souffle des ancêtres...
EXTRAIT
Certaines nuits, Hélène se voit dans une maison inconnue, assise dans une pièce, un livre à la main. Elle veut lire, mais les pages sont blanches, rien n'est écrit... Soudain, quelqu'un frappe à la porte. Elle hésite, il fait nuit, elle ouvre cependant. Sur le seuil, un voyageur demande à boire. Pendant qu'il se désaltère, elle scrute son visage, mais sa vue se brouille, elle n'arrive pas à distinguer les traits du visiteur nocturne. Est-ce parce qu'ils se fondent dans la nuit ? Après avoir bu, l'ombre s'estompe, happée par l'obscurité.
Cette nuit encore ce rêve étrange est revenu. Que signifie-t-il ? Qui est ce visiteur ? Une âme en peine en quête de secours ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Catherine d'Oultremont est née en Catalogne. Elle y passe les premières années de sa vie, avant de s'établir en Italie. Elle vit aujourd'hui en Belgique.
Le Souffle des ancêtres est son second roman, après Le Prince de la Concorde (Le Cri, 2006). -
En réfléchissant dans le cimetière de Leeds, au bord de la tombe de ses parents, à la dégradation du monde ouvrier et ses valeurs, dont il fut le meilleur produit, Tony Harrison donne à la poésie ce rôle politique qu'elle retrouve instinctivement dans les circonstances extrêmes et qu'à d'autres moments plus calmes, les poètes feignent paresseusement d'oublier pour se bercer de poésie « pure ». L'humour si particulier de l'exercice tenté par Tony Harrison est de faire tenir dans le cadre de l'alexandrin le plus distingué les « gros mots » ineptes (four-letter words) qui sortent de la bouche du jeune punk illettré. Harrison utilise en effet le quatrain dont se servit Gray en son temps. On imagine mal semblable tentative dans la poésie française contemporaine, tant les deux traditions poétiques se sont éloignées à des années-lumière l'une de l'autre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Tony Harrison. Poète et auteur dramatique né en 1937 à Leeds. Après des études universitaires de grec classique, il a écrit des poèmes mettant en jeu l'anglais parlé par la classe ouvrière du nord industriel de l'Angleterre (The School of eloquence). Il a par ailleurs réalisé des films pour la télévision (Prometheus, The Gaze of the Gorgon, Crossings). Il a adapté les Mystères médiévaux anglais pour le théâtre. Il a traduit l'Orestie d'Eschyle, le Misanthrope de Molière. Il a aussi été correspondant de guerre du Guardian pendant la guerre de Bosnie, écrivant un poème quotidien pour le journal. Ses Collected Poems ont été publiés en 2007 par les éditions Penguins (Viking).
Jacques Darras. Poète, essayiste, traducteur de la poésie de langue anglaise (Walt Whitman, Ezra Pound, Malcolm Lowry, S. T Coleridge, Ted Hughes). Il publie depuis 1988 un poème en 8 chants, intitulé La Maye (Le Cri, Bruxelles et Gallimard). Dernier chant paru « Tout à coup je ne suis plus seul » (2006, L'Arbalète/Gallimard). Il a écrit plusieurs essais dont Nous sommes tous des romantiques allemands (Calmann-Lévy, 2003) et Nous ne sommes pas faits pour la mort (Stock, 2006). Il a reçu le grand prix de l'Académie française en 2006 pour l'ensemble de son oeuvre. -
Récit de voyage en Afrique
Marie Gevers nous invite à franchir l'équateur, à remonter de parallèle en parallèle au pays des « vertes collines ». Nous longeons cette crête qui sépare le bassin du Congo et celui du Nil, nous traversons des forêts de bambous, nous descendons des fleuves encombrés de jacinthes... En route, nous apprenons les secrets de la cuisine indigène, rencontrons des noms aux résonances déjà entendues : Kiwu, Katanga, Bohr, Kagera ; écoutons de vieilles légendes, des poèmes, des anecdotes ; ce n'est pas le lion, mais une loutre que nous chassons. Et en pleine forêt vierge, avec une jeune mariée, nous passons une nuit de Noël inoubliable. C'est en poète et à coeur ouvert que Marie Gevers voyage dans ces hauts lieux de l'Afrique où il arrive que l'homme s'efface pour que les bêtes vivent, c'est en écrivain sûr de ses moyens qu'elle décrit ce qu'elle voit. Pas d'exotisme voulu, pas d'ethnologie savante, mais tous les prestiges de l'invitation au voyage réalisés avec un bonheur incomparable.
Au travers de ses périgrénations, l'auteur nous fait découvrir la nature, les paysages, et la cuisine du Congo
A PROPOS DE L'AUTEUR
Marie Gevers (Edegem, 1883-1975) compte parmi les plus grands écrivains belges de langue française. Elle fut membre de l'Académie de langue et de littérature françaises (1938). D'abord poète, elle publia Missembourg, Les Arbres et le vent (prix Eugène Schmits 1924). Ses autres livres, récits et romans, chantent la sauvage beauté de la Campine anversoise, la « primitivité épique » des gens qui y vivent ou la somptuosité des saisons qui se posent sur les choses. Elle se révèle aussi fine psychologue dans Madame Orpha, ou la sérénade de mai (prix du Roman populiste 1934), Paix sur les champs, La Ligne de vie.
EXTRAIT
Vous m'avez beaucoup parlé des cultures en Californie. Dans les vergers immenses, tous les fruits d'une même espèce sont égaux de forme, de volume, de saveur, tant la science des agronomes y est rigoureusement appliquée. Cette idée me causait une sorte de gêne, comme celle que j'éprouve au cirque, en voyant des animaux faire des simagrées humaines. Vous aviez mentionné les arrosages si abondants que l'eau du sol s'est épuisée. On l'amène d'une distance de plus en plus grande. Vous m'avez raconté aussi l'histoire d'un procès mettant aux prises deux États. L'objet du litige étant les nuages que les avions spécialisés font crever au-dessus de l'un, au détriment de l'autre. La terre, chez vous, est soumise, pis que soumise, humiliée par l'homme. Mais l'homme, me disiez-vous, finit par être lui-même l'esclave de la machine. -
Autour des trônes que j'ai vus tomber (Louise) & Je devais être impératrice (Stéphanie)
Louise De Belgique, Stephanie De Belgique
- Le Cri
- 4 Août 2021
- 9782871068020
Mémoires des fille du roi Léopold II. À seize ans, Louise ne manquait pas de charme. Léopold II et Marie-Henriette s'accordèrent pour choisir le prince Philippe de Saxe-Cobourg, de la branche autrichienne, comme époux. Philippe de Saxe-Cobourg avait quatorze ans de plus qu'elle, c'était un noceur qui partageait avec le prince héritier, l'archiduc Rodolphe, de multiples aventures galantes. À Vienne, Philippe de Saxe-Cobourg s'efforça de transformer la petite oie blanche qu'il avait épousée en mondaine accomplie... Délaissée, frustrée, la princesse Louise se consolait en flirtant dans le beau monde viennois. Louise tomba amoureuse d'un fringant sous-lieutenant originaire de Croatie, Geza von Mattachich-Keylevich... L'empereur François-Joseph se laissa convaincre de faire conduire Louise dans un établissement pour malades mentaux... La Princesse, toujours étroitement surveillée, était partie faire une cure à Bad-Elster en Bavière. C'est de là que se fit une évasion digne d'un roman feuilleton...
Comme sa soeur Louise et son frère Léopold, Stéphanie fut élevée à la dure. Mariée à seize ans (1881) au prince héritier Rodolphe de Habsbourg, elle se sentit très vite écartée de la vie de son mari, voire de celle de la famille impériale. L'archiduc Rodolphe multiplia les liaisons fugitives et les beuveries. Il se dégoûta finalement de lui-même et se tua, avec sa maîtresse, dans le pavillon de chasse du petit village de Mayerling, en Basse-Autriche. Les mémoires de la princesse Stéphanie sont indispensables à qui veut connaître la vie quotidienne à la cour de Bruxelles et à celle de la Hofburg où François-Joseph survécut à tous les événements...
À PROPOS DES AUTEURES
Aînée des trois filles de Léopold II et de la reine Marie-Henriette, Louise Marie Amélie naquit à Laeken, le 28 février 1858. Deuxième fille de Léopold II et de la reine Marie-Henriette, la princesse Stéphanie naquit à Laeken, le 21 mai 1864. -
Les mémoires de la dernière femme de Léopold II.
« Alors, pourquoi la publication de ces souvenirs ? Pourquoi me suis-je ici, en les évoquant sur le papier, soulagée de trop de fantômes, de cauchemars et de visions de délices ?
Non, certes, par vanité. Je fus presque reine. Ma vanité, si elle existe vraiment, a été satisfaite au-delà de toutes les espérances dans le cours des jours dorés. Mais peut-être, comme au bout de toutes les belles histoires, celle que je viens de conter suppose-t-elle une conclusion morale.
Celui qui serait appelé à me juger estimerait sans doute que l'essentiel de mon humble mérite fut de ne rien conserver, rien, des biens terrestres dont m'accabla l'avalanche la plus insensée, la plus subite, la plus imprévue qu'on puisse imaginer, si bien que la fortune n'a fait, dans ma demeure, comme chez tant d'autres, qu'entrer et sortir...
Mais il me reste cet unique, cet incomparable trésor : l'éblouissement, dans mon âme déjà pleine, de soleil couchant.
Qu'on ne cherche surtout pas à voir dans ma situation actuelle une sorte de revanche équitable de la morale offensée ! Il n'y a sûrement rien de cela, car le plus précieux appoint, la plus inaliénable des richesses, m'est resté sans qu'aucune force au monde ne puisse m'en priver : le souvenir. » Baronne de Vaughan