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La Gibecière à Mots
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "- Tap !... Tap !... Dans le silence du bois, ma voix résonnait avec une intensité particulière. On devait certainement l'entendre jusqu'à la Mailleraye. Mais seul un petit écho ironique semblait se soucier de mon appel. Tap, mon compagnon fidèle, y demeurait sourd. « Je lui donnerai une correction quand il reviendra ! » pensai-je, saisie de colère, car pareil fait n'était pas habituel chez ce brave chien recueilli par moi trois ans auparavant sur la grand-route où il gisait, une patte coupée par un de ces horribles engins de mort que l'on nomme automobiles, et soigné avec tant de sollicitude qu'il marchait de nouveau, au bout de peu de temps - sur trois pattes, cette fois. J'aimais beaucoup Tap, mais d'une affection tyrannique et quelque peu autoritaire. Le bon chien le savait sans doute, car il me suivait comme mon ombre, et, quand je m'arrêtais, se couchait à mes pieds sans me quitter des yeux. Mais aujourd'hui Tap était infidèle... Et sa peu patiente jeune maîtresse en ressentait une véritable colère. À travers le feuillage des châtaigniers, le soleil se glissait et s'épandait sur le sol herbeux en longues coulées lumineuses. À mesure que j'avançais, le sentier s'élargissait, les arbres se clairsemaient, l'herbe que foulaient mes vieux souliers attachés par des lacets verdis se faisait plus drue." Romance. Gaïta est une jeune orpheline qui vit avec une vieille tante, dans le vieux manoir de la Mailleraye, en Auvergne. Très indépendante, elle aime se promener dans la nature et notamment vers la rivière de la Luzette qui borde le manoir... Mais cette liberté est interrompue par l'arrivée de son tuteur, encore inconnu d'elle, qui décide de l'envoyer en pension...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Mme de la Ridière entra dans la salle à manger, où Serena achevait de couvrir des pots de confitures et demanda : - Avez-vous bientôt fini ?... Léonie vous attend pour que vous l'aidiez à étendre le linge dans le pré. La jeune fille tourna vers l'arrivante son délicat visage ambré, aux grands yeux noirs veloutés qu'ombraient de longs cils bruns. - J'ai encore trois pots de gelée, madame. Ce sera fait dans un instant. - Dépêchez-vous ! Il faut profiter de ce rayon de soleil. Je crois que vous flânez beaucoup, ainsi que me le faisait remarquer Simonne. La jeune fille ne répliqua rien et posa d'une main tranquille, sur un pot de gelée d'orange, le papier préalablement humecté de blanc d'oeuf. Mme de la Ridière l'enveloppa d'un coup d'oeil hostile, et ses lèvres s'ouvraient pour une remarque désagréable quand, derrière elle, surgit une grande fille blonde, vêtue de blanc, une raquette de tennis à la main. - Je pars, grand-mère. À ce soir ! - Bon. Amuse-toi bien, Simonne. Une moue plissa la grande bouche aux lèvres trop fortes." Romance. Pour se venger d'une femme, Ralph épouse, sans amour, Séréna, une orpheline sans dot...
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Delly Jeanne-Marie Petitjean de La Rosière (1875-1947) Frédéric Petitjean de La Rosière (1876-1949) "Transis par l'aigre bise qui soufflait, en cet après-midi de mars, les passants hâtaient leur marche, peu soucieux de flânerie. Une pluie, mêlée de grésil, commençait à tomber... Pour s'en préserver, une fillette qui sortait d'une fruiterie ramena sur ses cheveux blonds le châle couvrant ses épaules et se mit à courir, souple et légère comme un feu follet. En deux minutes, elle eut atteint une grande maison de rapport, très vieille, sous la voûte de laquelle disparut sa frêle petite personne. Au-delà d'une cour étroite et noire, un autre bâtiment se dressait, haut de cinq étages, noir, lézardé, percé de fenêtres nombreuses. L'enfant s'engagea dans le couloir de ce corps de logis et commença de gravir l'escalier étroit, mi-partie brique et bois. La rampe usée, graisseuse, les murs d'un vert déteint, d'où se détachaient de larges plaques, les relents de cuisine et de lessive, tout annonçait le logis de pauvres." La mort de son époux a laissé Mme de Sourzy, et sa fille Lilian, dans une profonde misère. Elles sont recueillies par une cousine : Lady Stanville, riche veuve vivant avec son fils Hugh qui gère l'usine familiale de main de maître mais étant très dur avec le personnel. Dès leur arrivée, Mme de Sourzy et de Lilian sont de suite rabaissées...
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Delly (1875-1947) et (1876-1949) "Il pleuvait depuis le matin - petite pluie fine, serrée, que les marins appellent « crachin ». Elle noyait l'horizon, étendait son triste voile gris, humide, sur la mer sombre presque tranquille aujourd'hui, sauf autour des récifs contre lesquels, toujours, elle écumait en vagues pressées, rageuses, comme demandant aux rocs sournois la proie qu'ils lui avaient si souvent procurée, depuis des siècles. La route conduisant au petit port de Conestel n'apparaissait pas cependant trop boueuse, grâce à son sol dur - un vrai sol de granit ! comme le répétait le colporteur qui avançait d'un pas lourd, en poussant devant lui une petite voiture recouverte d'une toile cirée. C'était un homme d'environ quarante-cinq ans, plutôt petit, maigre, les cheveux blonds grisonnants. Des yeux d'un bleu vif brillaient dans sa face blafarde, aux traits mous. Une longue pèlerine en drap verdi tombait sur ses épaules, un large béret noir le coiffait. Des bottes solides montaient jusqu'à ses genoux, et leurs semelles épaisses, leurs talons ferrés martelaient le sol, qui rendait un son mat. Près de cet homme marchait une petite fille d'une douzaine d'années. Une vieille robe, très propre, habillait son mince corps souple et alerte. Un capuchon de drap gris cachait complètement ses cheveux, encadrant un visage d'une blancheur laiteuse, aux lèvres fines et roses. Des cils blonds frangeaient les paupières, voilant à tout instant les yeux d'un même bleu vif que ceux de l'homme - des yeux à l'expression mobile, changeante, singulière. En réponse à la réflexion de son compagnon, elle dit avec une moue d'ennui : - Ce pays est triste, papa !... Y resterons-nous longtemps ?" Tout commence, quelques années avant la Grande Guerre, sur la côte bretonne, avec l'arrivée d'un colporteur suisse et de sa fille... Romance sur fond d'espionnage et de guerre.
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "En serrant autour d'elle la grande cape noire dont le capuchon couvrait sa tête, Oriane passait comme un léger fantôme sombre dans la somptueuse blancheur de la forêt encore parée de ses neiges. Elle marchait aussi vite que le lui permettaient les sentiers glissants, car la nuit était proche maintenant. Sa grand-tante allait s'inquiéter, et aussi Claude, le vieux serviteur fidèle. Mais son goût pour la solitude majestueuse de la forêt l'avait dominée, une fois de plus. Elle y avait cherché, pour quelques instants, l'oubli du passé douloureux et celui de l'inquiétant présent. Car l'année 1793 allait finir, et elle avait été marquée à son début, pour les Cormessan, par l'expulsion hors de leur château de Pierre-Vive, vendu comme bien national à un marchand de chevaux du pays, Paulin Plagel. Ils s'étaient réfugiés dans une maison de garde que leur louait ledit Plagel, satisfait de les avoir délogés pour se mettre à leur place. Auparavant, ils n'étaient pas très riches. Maintenant, c'était la pauvreté, le continuel souci du lendemain. Et d'autres angoisses encore, d'autres douleurs pesaient sur l'âme d'Oriane, sur celle de Mlle Élisabeth, sa tante, mortellement atteinte dans sa santé. À travers le grand silence de la forêt neigeuse, l'appel d'une voix masculine retentit tout à coup : - Mademoiselle Oriane ! - Me voilà, Claude ! Quelques instants plus tard, la jeune fille et le vieillard se rencontraient. Claude dit sur un ton grondeur : - Vous serez donc toujours la même, Mademoiselle ? Si la pauvre demoiselle ne s'était pas endormie, elle aurait encore été bien inquiète. Pensez donc, avec tous ces vilaines gens d'aujourd'hui ! " 1793. Oriane et son jeune frère Aimery sont obligés de quitter la France pour se réfugier auprès d'une cousine en Autriche. Ils font la connaissance des Faldensten qui règnent en despote sur leurs terres. Les comtes de Faldensten sont appelés les seigneurs loups. Aussi redoutable et cruel que son père, Guido, l'héritier, décide qu'Oriane sera son épouse...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le professeur Handen déposa sa plume et se renversa dans son fauteuil avec un soupir de soulagement. Il était enfin terminé, ce travail sur les origines de la Germanie, oeuvre longue et ardue qui lui avait pris des années, coûté de patientes recherches et devait donner à son nom une célébrité européenne. Maintenant, il lui serait loisible de prendre du repos, et peut-être, l'esprit plus tranquille, donnerait-il au corps la vigueur qui lui manquait. Un grand frisson le secoua tout entier. La chaleur était cependant intolérable dans ce cabinet de travail fermé de portières et de lourds rideaux, encombré de bibliothèques et de tables chargées de livres. C'était la retraite austère du savant... celle aussi d'un homme qui souffrait, qui se sentait envahi, terrassé chaque jour par une faiblesse plus grande. En un geste las, la main fine du professeur passa à plusieurs reprises dans les cheveux blonds à peine grisonnants qui couronnaient son front très haut. Une fatigue indicible se lisait dans son regard, et, un instant, ses yeux se fermèrent. Mais aussitôt il se redressa. Repoussant d'un geste impatient les manuscrits épars devant lui, il murmura : - Vais-je me laisser aller, maintenant ? Qu'ai-je donc ce soir ? Je ne suis pas malade, cependant... et même je vais certainement mieux." Romance. Anita, devenue orpheline, doit désormais vivre au foyer de cousins éloignés : les Handen. Ce n'est que mépris et humiliation de la part de cette famille orgueilleuse car si le père d'Anita était un Handen, il était considéré comme un misérable aventurier qui avait osé épouser une Espagnole catholique et pauvre...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Hoël ouvrit la porte de chêne vitrée de petits carreaux et descendit les trois marches de granit usé qui menaient à la cour pavée précédant le jardin. Derrière lui s'élevait la vieille façade du manoir de Lesvélec. Le granit autrefois gris pâle, extrait de carrières voisines, avait pris des tons sombres. Autour des fenêtres à petites vitres verdâtres courait un rinceau sculpté représentant des coquillages et se terminant, au-dessus de chacune d'elles, en une accolade formée de deux serpents. La cour était bien tenue, sans herbe parmi les pavés, usés eux aussi. À droite, sur un haut mur, s'étendait l'admirable floraison de camélias roses et blancs. Mais le jardin était négligé. Les arbres, poussant à leur guise, étouffaient de leur ombre les plantes à fleurs, autrefois nombreuses et bien soignées. Les allées, désherbées deux fois dans la saison d'été, reprenaient vite leur frais tapis vert. Dans l'abondant feuillage, les oiseaux avaient trouvé une agréable demeure et leur gazouillement emplissait l'ombre où s'avançait Hoël de Penandour. Cet adolescent maigre et brun était le descendant de vieilles races bretonnes. Ses traits fins, son teint mat légèrement doré, ses cheveux noirs qui tendaient à boucler, il les tenait de son aïeule maternelle, une Rosnoan, de Trégaz-en-Léon. Les Penandour, marins ou agriculteurs, les deux souvent ensemble, lui avaient légué ces yeux aux teintes changeantes d'océan. De sa mère, la douce Anne de Cléden, morte en lui donnant le jour, il héritait la souple allure un peu indolente, les goûts artistiques et intellectuels." Qui des deux sera le plus fort ? l'amour ou la haine...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "En cet après-midi de fin juillet, le duc de Pengdale avait convié toute la jeunesse aristocratique du comté à une réception donnée pour le vingtième anniversaire de son fils unique, lord Charles Brasleigh. Des acteurs mondains occupaient le théâtre dressé dans la galerie de marbre, des couples dansaient dans les salons décorés avec une somptuosité princière, d'autres s'en allaient flirter à travers les magnifiques jardins d'Elsdone Castle dont l'entretien, disait-on, représentait une lourde charge pour le duc actuel, les revenus de celui-ci, probablement par suite d'une mauvaise gestion, étant devenus sensiblement inférieurs à ceux de ses prédécesseurs. Le maître de céans, grand vieillard au front chauve, à la mine indolente et distinguée, circulait au milieu de ses hôtes avec l'aide d'une canne dont ses jambes rhumatisantes ne lui permettaient plus de se passer. Il adressait un mot à l'un, à l'autre, avec l'air de courtoise indifférence qui lui était habituel dans ses relations mondaines. De fait, lord George Brasleigh, huitième duc de Pengdale, ne s'intéressait guère qu'à lui-même et - dans de moindres proportions - à son entourage familial. Sa nature molle, sans ressort, égoïste et orgueilleuse, n'avait jamais été capable d'une amitié sérieuse. Par contre, elle faisait de lui une proie toute désignée pour la femme habile, souple, ambitieuse, qui, vingt-deux ans auparavant, réussissait à se faire épouser par lui en secondes noces et lui donnait le fils vainement désiré au cours de sa première union." Mme Storven a épousé en secondes noces le duc de Pengdale. Elle marie Hulda, sa fille née d'un premier mariage avec Charles, le fils du duc. Charles meurt mystérieusement ; Hulda aimerait épouser lord Harold, le cousin de Charles...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le commandant Orguin ouvrit la porte de la petite salle d'étude, jeta un coup d'oeil satisfait sur les deux têtes brunes penchées sur les cahiers et demanda : - Qui vient faire une promenade avec moi ? Les jeunes têtes se redressèrent, deux voix joyeuses répondirent : - Moi, papa ! D'un bond, Jocelyne et Goulven étaient debout. Ils s'élancèrent vers le vestibule, décrochèrent leurs chapeaux et, bientôt, le commandant, entre ses deux enfants, suivis de leur chien Niquet, s'en allait d'un pas alerte dans la direction de la grève. La brise était fraîche, en cette matinée d'avril un peu grise. Sur la mer légèrement houleuse, des barques de pêche se balançaient, les voiles gonflées. Le petit bourg de Kersanlic, blotti au fond d'une anse, s'ouatait d'une brame légère, qui couvrait aussi les bois dont la verdure nouvelle apparaissait au loin, sur la droite." Sur une plage bretonne, le commandant Orguin et ses enfants, Goulven et Jocelyne, trouvent un enfant inconscient. Personne, dans la région, ne le connaît et il semble amnésique. Le commandant décide de l'adopter...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le thé dansant que donnait aujourd'hui Mme Leduc, la femme du plus jeune médecin de Treilhac, réunissait à peu près toute la meilleure société de la petite ville. L'hôtesse allait de l'un à l'autre, vive, aimable, un peu maniérée, bonne personne, d'ailleurs, comme le disait une vieille dame au profil de chèvre à Mme Damplesmes, avec qui elle s'entretenait en regardant les évolutions des danseurs. L'autre - une blonde entre deux âges, au visage fané - approuva du bout des lèvres. Puis elle ajouta avec une moue de dédain : - Mais elle est bien peu intelligente, soit dit entre nous. - Oh ! pas moins que beaucoup d'autres ! Seigneur ! que ces danses sont inélégantes ! Quand je pense à celles de mon temps ! Tout cela est bien loin, hélas ! Mme Damplesmes dit sentencieusement : - Il faut être de son époque, madame. Voyez ma fille. Elle est très sérieuse, en dépit de ses allures plus libres que celles ayant cours autrefois. La vieille dame jeta un coup d'oeil vers une petite blonde qui causait depuis un long moment dans une embrasure de fenêtre avec un jeune homme à mine de fat, vêtu avec une élégance trop appuyée. - Elle paraît trouver Jean-Paul Morin à son goût, votre Janine, ma chère amie. " Romance. Lorenzo revient à Treilhac après avoir bourlingué en Afrique. On le croyait disparu ou mort. Ses misérables vêtements prouvent à tout le monde qu'il est bien un raté qui n'a pas su faire fortune. Même ses amis d'autrefois l'évitent... Son seul bien : la maison de son père qu'il a hérité et dans laquelle vit sa belle-mère qui le déteste, son demi-frère et sa demi-soeur...
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Max du Veuzit (1876-1952) "Castel-Pic est le nom de la maison que nous habitons, grand-mère et moi, avec nos deux serviteurs Sabin et Fauste. C'est un vieux manoir, lézardé et sombre, qui se dresse tout en haut d'un amas de rochers escarpés dominant les vallées environnantes. Il n'y a guère de verdure à Castel-Pic : quelques grands pins ont poussé dans les creux des rocs et dressent leurs cimes orgueilleuses, de-ci de-là, sans symétrie ; les bruyères ont grimpé à l'assaut des roches nues et se sont emparées des moindres anfractuosités ; les genêts, les romarins, les ronces semblent avoir élu domicile sur la pierre même, de telle sorte que leurs couleurs sombres se confondent avec la teinte foncée du granit de nos assises ; enfin, le lierre a envahi nos murailles et il revêt en entier la façade nord du château et la tour carrée dont il est flanqué à gauche. Ces pins, ces bruyères, ces ronces, ce lierre c'est toute la flore de Castel-Pic, et Sabin, qui tient chez nous le rôle multiple de commissionnaire, garçon de peine, frotteur, concierge, muletier, jardinier, a vainement essayé d'y planter des arbres fruitiers. Il y a trop de neige l'hiver, de soleil l'été, de vent toute l'année. Tel qu'il est, pourtant, sauvage et nu, inaccessible aux véhicules de tous genres, loin de toute habitation, de tout bruit, de tout mouvement, seul enfin, sur son aiguille de pierre, tel qu'il est, j'adore Castel Pic." Romance. Yane est une adolescente qui vit isolée en compagnie de sa grand-mère et de deux serviteurs, au château de Castel-Pic. Rien ne s'y passe et personne n'y passe... Quelle surprise lorsque le facteur grimpe au château pour y apporter un recommandé... Bonne ou mauvaise nouvelle ?
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le vent glacé qui soufflait, en cette veille de Noël 1880, dans les rues couvertes de neige, n'invitait guère les passants à s'attarder devant les étalages élégants et les tentantes promesses des magasins parés pour cette époque de fêtes, en la bonne ville de Fürtsberg. Le ciel d'un gris de lin strié de blanc, le jour terne de cette fin d'après-midi augmentaient encore l'unanime désir de gagner le logis clos, joyeusement éclairé, ou les salles de brasserie dont les lumières s'allumaient déjà comme une alléchante invitation, comme un défi à la tristesse du dehors. Mais tous n'avaient pas le loisir de fuir la nuit glaciale. Quelques pauvres femmes, mal défendues contre le froid par des vêtements trop minces, s'occupaient à balayer la neige pour en former des tas, que le vent implacable éparpillait de nouveau. Alors, avec une résignation navrante, les mains bleuies recommençaient l'inutile besogne. Car ce travail de Danaïdes représentait le prix du repas de ce soir. Une petite femme mince et frêle s'arrêta tout à coup, en lâchant son balai. Déjà très pâle auparavant, elle devenait livide, et elle chancela en se retenant à la porte d'une maison de luxueuse apparence. - Léna, voyez donc !... Cette malheureuse se trouve mal ! s'écria une voix harmonieusement timbrée. En même temps, une fine main gantée de clair s'étendait pour soutenir la balayeuse, et un charmant visage de jeune fille se penchait vers elle." Romance. Genovefa et sa soeur Héloïse apprennent, à la mort de leur père, qu'elles sont ruinées. Un cousin qu'elles ne connaissent pas, le comte de Redwitz, les invitent à vivre en son château, au milieu d'une forêt. Très vite Genovefa va entrer en conflit avec le comte qui est un être extrêmement orgueilleux et fier de sa caste... Que cache-t-il ?
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Les mouches volaient dans l'air doux qui sentait l'eucalyptus et les pins. L'une d'elles frôla le grand nez maigre de M. Labarède et se posa sur le front dégarni, couleur de vieil ivoire. Mme Labarède se souleva un peu sur son fauteuil en étendant la main pour chasser l'importune. Ce mouvement réveilla le dormeur. Deux bons yeux gris apparurent, tout souriants dans le visage en arêtes vives sur lequel la peau fermait des plis menus. - Qu'y a-t-il, Rose ? - Une mouche qui te tracassait, mon chéri. - Ah ! la petite coquine ! Il rit doucement et se redressa en ramenant en avant sa calotte de drap gris. Mme Labarède retint l'ouvrage de tricot interrompu qui allait glisser de ses genoux. Ses beaux yeux noirs de Provençale demeuraient brillants dans la matité jaunâtre du teint qui se fanait. Ils laissaient transparaître toujours sa tendresse d'épouse, ce grand amour tranquille et confiant que rien n'était venu attaquer, en quarante-cinq années de vie commune. Un sourire de bonté malicieuse entrouvrait les lèvres larges entre lesquelles apparaissaient des dents fort belles encore, très blanches auprès du rose toujours vif des lèvres." Romance. la jeune Annonciade ignore que ce nouveau locataire à la Bastide va complètement chambouler sa vie tranquille, au milieu des fleurs, entourée de ses grands-parents...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Ce mois de mai 1862, les habitants de Favigny attendaient avec quelque curiosité l'arrivée de doña Encarnacion, comtesse de Villaferda. Non point que cette curiosité s'adressât à la noble dame qui, dix ans auparavant, était venue faire un court séjour à la maison des Belles Colonnes. doña Encarnacion n'avait laissé, dans la petite ville comtoise, qu'un souvenir désagréable et le désir de ne plus la revoir. Mais on savait qu'elle serait, cette fois, accompagnée de sa belle-fille, une jeune cousine de quatorze ans, que don Rainaldo Fauveclare y Travellas, comte de Villaferda, lui-même à peine âgé de vingt ans, avait épousée trois mois auparavant. Cette union, normale en Espagne, surprenait ici. Mais surtout on souhaitait connaître la pauvre jeune créature ainsi livrée à la pesante domination de Mme de Villaferda. Le soir où elle arriva, nul ne l'aperçut derrière les stores baissés de la voiture qui amenait à Favigny les deux comtesses. Cet équipage, attelé de vigoureux et beaux chevaux, conduit par un cocher espagnol à mine sombre et solennelle, gagna rapidement la rue de l'Eau-qui-chante, toute murmurante du clapotis des ondes cascadantes venues de la montagne qui s'épandaient en plusieurs ruisselets aux alentours des "maisons Fauveclare". Melchior Fauveclare vit tranquillement à Favigny, avec sa soeur Anne et ses enfants Aubert et Isabelle. Un jour, une lointaine cousine espagnole, dona Encarnacion, s'installe à la maison des Belles Colonnes, propriété mitoyenne de celle des Fauveclare. Elle n'est pas seule, elle est accompagnée de son fils don Rainaldo et de la jeune épouse de celui-ci dona Enriqueta...
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Delly (1875-1947) et (1876-1949) "La tempête s'acharnait depuis le matin sur le village de Morigny et ses alentours. Mais sa violence atteignait au paroxysme le long du chemin étroit, rocailleux, qui, en bordure de la combe des Ermites, menait à la Maison des Dames. Les hauts sapins, dressés en groupes compacts sur le roc sombre, au-dessus du sentier, se courbaient en gémissant, et par instants un craquement sourd s'entendait, plainte de l'arbre chancelant sous la fureur des vents acharnés à la destruction. Courbé sous la rafale, retenant avec peine son chapeau d'une main et de l'autre serrant autour de lui sa douillette, le curé de Morigny avançait lentement, la poitrine haletante, les yeux pleins du fin gravier soulevé du sol, qui le frappait au visage. Il regrettait maintenant d'avoir pris ce chemin, qui raccourcissait la distance entre le village et la Maison des Dames. Connaissant encore mal le pays, car il venait d'être nommé à la cure de Morigny, voulant, en outre, se rendre le plus vite possible à l'appel d'une mourante, il s'était engagé là sans réfléchir que cette voie, déjà quelque peu rude en temps normal, devait être infiniment pénible et même dangereuse sous la tempête. Aussi eut-il un soupir de soulagement quand il fut parvenu au terme de la difficile montée, non sans avoir plus d'une fois manqué d'être jeté par quelque furieuse rafale sur la pente raide, hérissée de rocs, qui descendait au fond de la sauvage combe des Ermites." XIXe siècle. Du Mexique à la France, plusieurs personnes se disputent un hypothétique trésor indien.... Qui en est le véritable héritier ? Romance et aventure.
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le Vieux-Château semblait endormi sous la brûlante lumière d'été qui cuisait les murs noirs et desséchait les mousses dont étaient couverts les toits en pente rapide faits pour supporter le lourd poids des neiges. On n'entendait pas un bruit aux alentours. Dans la forêt qui commençait à la clôture du jardin, les oiseaux se taisaient, comme accablés eux-mêmes par la lourdeur d'une atmosphère chargée d'orage. Deux jeunes chiens de Saint-Bernard dormaient près d'un vieux chat gris, tous étendus dans l'ombre du porche cintré sous lequel apparaissait entrouverte la vieille porte cloutée de fer. Par cette ouverture se glissa soudain une toute petite fille. Quand elle passa dans la zone ensoleillée, ses cheveux parurent flamber sous la lumière ardente qui les enveloppait. Un des chiens redressa un peu la tête, fit un mouvement pour se soulever, puis s'étendit à nouveau en refermant les yeux. Déjà, d'un bond, l'enfant avait gagné l'ombre du parc. Elle s'élança dans un sentier, en sautant comme un faon. Ses cheveux, libres de toute entrave, flottaient autour d'elle en longues boucles soyeuses d'un ardent blond doré. Le corps menu était à l'aise dans la robe de percale blanche à fleurettes vertes que retenait autour de la taille une ceinture de soie verte fanée. La petite fille pouvait donc courir sans entraves dans les sentiers étroits, mal tracés, dont ses pieds minuscules, chaussés d'escarpins de toile grise, semblaient à peine toucher le sol." Romance. Aélys de Croix-Givre apprend qu'elle devra , pour obéir aux dernières volontés de son père décédé, épouser le prince Lothaire, un être hautain et cruel. Aélys hait Lothaire ; celui-ci est bien décidé à la soumettre.
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Un domestique entra silencieusement et déposa sur le bureau le second courrier du matin. Odon, fermant le volume qu'il parcourait, éparpilla d'une main distraite les revues et les lettres. L'une de celles-ci attira son attention. Sur l'enveloppe large, de papier mince et ordinaire, une main certainement féminine avait inscrit l'adresse du marquis de Montluzac. Odon murmura : - Quelle aïeule m'écrit là ?... Oui, une aïeule, bien certainement, car on n'a plus de ces charmantes écritures, aujourd'hui. Il ouvrit l'enveloppe, sans hâte. Car il n'attendait rien de la vie. Depuis la mort du frère qui avait été son unique affection, il avait goûté à toutes les jouissances, et il ne lui restait au coeur que le vide, l'amer dédain de tout. Le feuillet qu'il déplia était couvert d'une écriture toute différente - écriture de vieillard tremblée, presque illisible. Non sans difficulté, quelle que fût son habitude de déchiffrer les vieux textes. M. de Montluzac parvint à lire ce qui suit : « Monsieur et cher cousin, « Je suis un étranger pour vous, et peut-être allez-vous accueillir ma demande par un haussement d'épaules, en jetant au feu cette lettre d'un vieillard inconnu..." Romance. Odon de Montluzac, jeune, beau, riche et intelligent, passe sa vie entre ses voyages, ses livres et la vie parisienne. Il reçoit une lettre d'un vieux cousin lointain et désargenté qui l'invite, dans son château de Capdeuilles, pour une affaire importante et grave...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Le ronflement de la faucheuse rompait presque seul le silence qui régnait sur les champs maintenant à peu près complètement dépouillés. Les travailleurs, las d'une journée de chaleur orageuse extrêmement pénible, échangeaient à peine, de temps à autre, quelques interpellations sans entrain. Ils se hâtaient, car, vers l'ouest, de lourds nuages sombres, ourlés d'une teinte cuivrée, annonçaient un orage prochain. - Allons, les garçons, ça avance ! Encore une demi-heure, et tout sera fini ! Ces mots étaient prononcés par un grand vieillard maigre, dont la physionomie bienveillante et noble s'encadrait d'une large barbe blanche. Il était vêtu simplement, en propriétaire campagnard. Il y avait en lui un singulier mélange de rusticité et de distinction... Et c'était celle-ci qui l'emportait un peu sur l'autre. - Une demi-heure, monsieur Bordès ?... Croyez-vous que l'orage va attendre jusque-là ? dit un des moissonneurs. Le vieillard leva les yeux vers l'ouest et fronça un peu ses épais sourcils blancs. - Hum !... Enfin, travaillez ferme, mes gars, peut-être ça se tirera-t-il jusque-là ! Et puis, on vous prépare un bon repas là-bas, pour le dernier jour de la moisson. N'avez-vous pas vu mon petit-fils par ici ? - M. Laurent était là il y a dix minutes. Il est allé faire un tour aux vignes, qu'il m'a dit, répondit celui qui dirigeait l'équipe des travailleurs." Sacrilège pour la famille Bordès, famille baignant dans la religion : Alexandre, l'un des fils, monté à Paris pour devenir médecin, va se marier avec la fille d'un député anticlérical ; autant dire qu'il passe dans le camp ennemi...Puis c'est l'assassinat d'une voisine... Ninon Bordès soupçonne Didier, l'ami d'enfance dont elle est amoureuse, d'être le meurtrier...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "Les vitres voilées de tulle s'enflammaient aux lueurs orangées du soleil couchant. La lumière pénétrait en flots ardents dans le petit salon, se jouait sur les meubles de style, les bibelots artistiques, les grands palmiers ombrageant de fines et blanches statuettes, et enveloppait d'un rayonnement fauve la jeune fille enfoncée dans une bergère, où sa mince personne disparaissait presque. Jeune fille ou enfant ?... Cette seconde hypothèse semblait admissible en considérant ses traits frêles, ses formes graciles et la natte de cheveux noirs rejetée sur son épaule. Mais il suffisait de rencontrer les yeux magnifiques, d'un bleu sombre, qui éclairaient ce pâle et fin visage, pour pressentir l'existence d'une âme déjà formée. Il y avait, dans ces yeux-là, une profondeur de pensée qui eût semblé excessive chez une si jeune créature sans le charme de candeur, d'enfantine simplicité émanant de cette physionomie délicate et lui communiquant une mystérieuse attirance. La jeune fille avait laissé tomber son ouvrage sur ses genoux et, croisant les mains sur sa jupe de deuil, elle laissait errer autour d'elle son regard empreint de réflexion triste... Tout contre elle était blottie une petite forme noire - noire des pieds à la tête, car la chevelure bouclée avait des tons d'ébène rivalisant avec l'étoffe de deuil. Seules, deux très petites mains se montraient, serrant avec force la robe de la jeune fille. Tout à coup, des plis de la jupe de cachemire sortit un visage d'enfant..." A la mort de leur père, Alix de Sezannek et ses deux frères, déjà orphelins de mère, doivent partir vivre chez leur grand-père maternel, le comte de Regbrenz, en Bretagne. Ils ne le connaissent pas car ce dernier a renié sa fille autrefois...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "La pluie très fine frappait les vitres du wagon, le paysage tout entier était noyé dans une brume épaisse... et Hermine, pelotonnée dans son coin, grelottait malgré le chaud manteau dont la Mère Supérieure l'avait munie pour ce voyage nocturne. La fraîcheur humide de cette aube grise n'était pas seule responsable du tremblement qui agitait la jeune fille. Pour une âme de dix-huit ans, impressionnable et délicate, l'inconnu semble toujours terrifiant... Et Hermine s'en allait vers l'inconnu. Hier, son cher couvent et ses bonnes Mères... Aujourd'hui, des étrangers... Elle frissonna et serra plus étroitement son manteau autour d'elle. En face, sa compagne, une bonne dame à qui l'avait confiée la Supérieure, ronflait bruyamment comme elle l'avait fait durant toute cette nuit qui avait semblé si longue à Hermine. Une sorte de fièvre avait constamment agité la jeune fille, et maintenant elle se sentait brisée. Elle eût voulu reposer son esprit fatigué... et, malgré elle, voici qu'elle revoyait en ce moment toute sa vie..." Hermine a été recueillie bébé par le baron de Vaumeyran, au seuil de son château des Roches-Rouges. Après quelques années passées au couvent, elle revient au château. Quelle est cette ambiance étrange et mystérieuse qui y règne ? Quel secret pèse sur les habitants des Roches-Rouges ?
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Delly (1875-1947) (1877-1949) "L'aube paraissait un peu brouillée, une lueur incertaine flottait sur la campagne à travers laquelle le train filait en jetant des coups de sifflets stridents. Dans le wagon, bien chauffé cependant, une fraîcheur pénétrait qui refroidissait la voyageuse malgré le vêtement fourré dont elle était couverte. Peu à peu, Mlle Nouey sortait de la somnolence qui l'avait envahie depuis quelques heures. Ses yeux s'ouvrirent, sa main, par un geste machinal de femme soigneuse, lissa les bandeaux châtains qui encadraient son visage mince, un peu flétri. Elle se redressa enfin, complètement éveillée, secoua son vêtement, où s'étaient formés quelques plis... En même temps son regard se dirigeait vers l'autre extrémité du wagon. Là se trouvaient une dame enveloppée d'une mante noire de piètre apparence et deux enfants de huit à dix ans. En montant dans ce compartiment au milieu de la nuit, Mlle Nouey les avait trouvés là... Et la dame avait conservé exactement la même position qu'elle lui avait vue alors, la tête tournée vers la vitre et cachée entre les mains, sans un mouvement autre que celui imprimé par le train." Magali et son frère Freddy deviennent subitement orphelins : Lors d'un voyage en train, leur mère décède à leurs côtés. Témoin du drame, Mlle Nouey décide de s'occuper des deux enfants...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "- T'as pas fini, s'pèce de courge, d'écouter les mômeries de la fille à Plautin ? À cette aimable interpellation, Ernestine Baujoux se détourna de la fenêtre ouverte par où lui arrivaient les paroles d'un cantique, que chantait une fraîche voix d'enfant. Son visage couperosé, sur lequel une ombre d'émotion semblait passer tout à l'heure, avait déjà repris l'expression maussade et amère qui lui était habituelle. - Ça me rappelait le temps passé... quand on croyait à tout ça, dit-elle en levant les épaules. Isidore Baujoux ricana : - Ah ! oui, il est passé !... Quand on pense, tout de même, qu'on voulait nous faire avaler ça ! Vrai, les parents étaient de drôles d'abrutis, et si nous avions écouté leurs leçons, nous serions encore les esclaves des curés et des patrons... Pas vrai, Achille ? Ces mots s'adressaient à un garçonnet d'une douzaine d'années, entré derrière lui, et qui venait de jeter au hasard, dans un coin, son cartable déchiré d'où sortaient des livres en lambeaux. À la question de son père, il planta ses mains dans ses poches, en répondant d'un air important : - C'est ce que M'sieu Palot nous a dit hier en classe, papa. Les prêtres, c'est eux qui sont cause de tout, c'est à cause d'eux que le peuple est malheureux... Et puis, il a dit aussi : « Faut pas se gêner dans la vie, mes enfants, il s'agit de se donner toutes les jouissances possibles, il n'y a que ça de vrai, voyez-vous. » Un rire béat s'épanouit sur le visage d'Isidore, creusé, ravagé par l'alcool, et où brillaient des yeux qui témoignaient que l'époux d'Ernestine n'avait pas négligé, encore ce matin, son absinthe accoutumée." M. d'Erquoy est un vieil avare qui vit seul à la "Bercière". Il est retrouvé mort assassiné. Mais son testament ne va pas plaire à tout le monde...
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Delly (1875-1947) (1876-1949) "- Pourquoi vous pressez-vous tant, chère soeur Jeanne ? Vous voilà tout essoufflée, vous n'en pourrez plus en arrivant. - Mère Supérieure m'a bien recommandé de rentrer avant la nuit, mademoiselle Inès. Et voyez, le jour baisse déjà. Mais j'avais beaucoup de courses aujourd'hui, nous nous sommes trouvées retardées. - Mère Supérieure ne grondera pas, puisque ce n'est pas notre faute, soeur Jeanne. Et il fait si bon ce soir ! En prononçant ces derniers mots, Inès ouvrait toutes grandes ses narines délicates pour mieux aspirer l'air vif et sec de cette fin d'après-midi de février. Elles se trouvaient dans un des plus paisibles quartiers de Paris. La rue qu'elles venaient de prendre ressemblait à celle d'une calme ville de province,, avec ses grandes vieilles maisons d'apparence bourgeoise et la tranquillité absolue qui régnait, rompue seulement de temps à autre par le passage d'une voiture et de rares piétons. " Blangard, un député peu scrupuleux, organise une expédition dans les Andes. Il amène avec lui ses enfants Maxence et Edmée, ainsi que son neveu Jacques et sa nièce Inès. Une mystérieuse organisation, dont le chef est surnommé le roi des Andes, les menace... Pourquoi ? Quel est le véritable but de Blangard ? Qui est le roi des Andes ?